Selon une récente étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine, la souche du virus à Ebola qui a provoqué une vaste épidémie de fièvre hémorragique en Afrique de l’Ouest est bel et bien différente de celle qui frappe le centre de la République démocratique du Congo (RDC) depuis le mois d’août.
Telle est la conclusion des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), de l'Institut Pasteur, du CNRS, du CIRMF au Gabon, de l'INRB en RDC et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Néanmoins, même si les deux épidémies ne sont pas liées, cette flambée de la fièvre hémorragique illustre l'accélération de l'émergence de la maladie, dont il devient urgent de comprendre les modalités de propagation, estiment les chercheurs.
Eric Leroy, directeur de recherches à l'IRD, l’un des organismes qui a participé à ces travaux, fait valoir que les différences entre les souches du virus sont minimes.
« En fait, ce n’est pas une souche très différente, mais elle est suffisamment différente pour nous dire que ce n’est pas la même souche que celle de l’Afrique de l’Ouest qui s’est propagée en Afrique centrale », a expliqué M. Leroy, dans une interview avec VOA Afrique.
Toujours selon l’expert, les variantes du virus à Ebola sont largement similaires, les différences entre les souches minuscules. Ce qui fait espérer qu’un vaccin contre le virus serait efficace contre toutes les variantes. « C’est un virus qui est peu diversifié. Disons qu’il y a très peu de différences entre les souches », dit-il. Donc il y a une « très, très forte probabilité » pour que si l’on conçoit un vaccin, il pourrait protéger contre les souches actuelles de la maladie.
Par contre, ajoute M. Leroy, il n’est pas certain qu’un vaccin fonctionne contre toutes les espèces du virus Ebola. « Le virus Ebola est divisé en plusieurs espèces, et là effectivement, il y a beaucoup plus de différences entre les espèces. Il y a une grande variabilité ». Il existe quatre espèces du virus à Ebola en Afrique et une en Asie, découverte aux Philippines, chez les singes.
Tout comme les êtres humains, les singes sont très susceptibles au virus à Ebola, qui a dévasté leurs populations en Afrique. Le virus à Ebola est transmis par les chauves-souris, espèce réservoir. « Les chauves-souris hébergeraient de manière permanente et asymptomatique, le virus », affirme M. Leroy. Comme elles sont consommées par les populations en Afrique, le virus se transmet aux êtres humains.