"Nous souhaitons ici affirmer catégoriquement que nous n'avons jamais fait usage de chlore ni d'autres matières chimiques toxiques au cours (...) de quelque opération que ce soit en Syrie depuis le début de la crise jusqu'à ce jour", a assuré le numéro deux de la diplomatie syrienne, Fayçal Mekdad, devant l'OIAC réunie à La Haye pour sa session annuelle.
Cette affirmation intervient alors qu'un nombre grandissant de pays, dont des membres de l'Union européenne, les Etats-Unis et le Canada, dénoncent le manque d'efforts du régime du président Bachar al-Assad pour détruire ses réserves d'armes chimiques.
Damas rejette "ces fausses accusations contre la Syrie au sujet de son utilisation présumée du chlore en tant qu'arme au cours des opérations militaires", a affirmé M. Mekdad.
Ces accusations "ne servent que des buts politiques et veulent détourner l'attention de nos succès dans l'élimination des armes chimiques", a-t-il ajouté.
Mais un représentant de l'UE, Jacek Bylica, a assuré aux représentants des 192 Etats membres de l'OIAC qu'il existait "de nombreuses incertitudes au sujet de la destruction du programme syrien d'armes chimiques, notamment les manques et les contradictions dans les déclarations" de Damas.
"Ces incertitudes créent des doutes quant au respect par la Syrie de ses obligations aux termes de la convention", et rendent "impossible de croire que le programme a été détruit de manière irréversible", a-t-il dit.
L'OIAC s'était déclarée la semaine dernière "gravement inquiète" de l'utilisation continue d'armes chimiques en Syrie.
Elle avait confirmé le 6 novembre que du gaz moutarde avait été utilisé en août et du gaz de chlore en mars, sans pour autant désigner de coupables.
Un représentant des Etats-Unis avait néanmoins alors affirmé à l'OIAC que l'utilisation de telles armes était devenue une "routine" en Syrie : "le régime syrien continue d'utiliser des armes chimiques contre son propre peuple", avait affirmé Rafael Foley.
Les accusations de recours aux armes chimiques, par le groupe Etat islamique ou le régime syrien, se sont multipliées dernièrement.
Le directeur général de l'OIAC, Ahmet Uzumcu, a affirmé qu'une équipe de l'ONU, mandatée en août par le Conseil de Sécurité pour enquêter sur l'utilisation de chlore, devrait publier son premier rapport en février.
"Beaucoup de progrès" ont été enregistrés dans le processus de destruction des réserves syriennes déclarées, a-t-il ajouté, soulignant que les derniers éléments devraient être détruits avant la fin de l'année.
Après une attaque chimique qui a tué des centaines de personnes dans la région de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, en août 2013, la Syrie avait accepté de déclarer et de remettre son arsenal chimique dans le cadre d'un accord supervisé par l'OIAC.
Au total, 1.300 m3 d'armes chimiques ont été saisies en Syrie, dont du gaz moutarde et du sarin.
Avec AFP