Les téléphones mobiles au secours de victimes de séismes? Mais oui, des experts affirment que les capteurs des smartphones peuvent annoncer un tremblement de terre. Ils ont publié leurs travaux dans la revue New Scientist.
Des pays où les séismes sont fréquents – tels que les Etats-Unis ou encore le Japon, disposent de vastes réseaux d’alerte, dotés de capteurs très précis de secousses sismiques. Mais tout cela coûte cher, explique Ben Brooks,chercheur au U.S Geological Survey, l’instance gouvernementale chargée de l’étude et la surveillance du risque sismique aux Etats-Unis.
« De nombreuses régions du monde ne disposent pas nécessairement des ressources nécessaires pour s’offrir un réseau scientifique de qualité », explique M. Brooks.
Par contre, un nombre croissant d’usagers sont dotés, à travers le monde, de cellulaires ou tablettes équipés de systèmes de géolocalisation et d’accéléromètres qui peuvent constituer un système antisismique, bon marché, mais efficace.
Si ces instruments et données sont moins fiables que ceux dont disposent les pays industrialisés, ils compensent par leur nombre pharamineux, estime le géophysicien Michael Bevis de l’Université d’Etat de l’Ohio, aux Etats-Unis. « Si vous disposez de centaines et de centaines de mesures, peut-être que chacune ne sera pas très précise, mais la moyenne produite par des centaines d’usagers dans un secteur précis est probablement fiable », explique M. Bevis.
Les capteurs des smartphones de populations subissant de plein fouet un séisme pourraient donc générer très vite et de manière automatique, grâce par exemple à un logiciel d’analyse situé dans un serveur, des messages d’alerte aux autres usagers.
Pour tester leur théorie, M. Brooks et ses collègues ont procédé à un simulacre de séisme, de magnitude 7, près de San Francisco. Ils ont découvert qu’en restant branché sur moins de 5.000 cellulaires, ils pouvaient détecter le tremblement de terre et donner l’alerte cinq secondes après qu’il ait commencé. Ce qui donnerait le temps aux gens de se jeter sous un bureau, ou de sortir, avant l’arrivée des secousses les plus prononcées.
Evidemment, note M. Bevis, rien n’est parfait. Dans le cas du tremblement de terre catastrophique de magnitude 8,8, ressenti au Chili en 2010, le réseau de téléphonie mobile a été parmi les premiers à s’effondrer. Néanmoins, en l’absence d’alternative, un système d’alerte à partir de capteurs d’accélération et de GPS reste une option.