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Double attentat d'Istanbul : la Turquie en deuil


Le Premier ministre Binali Yildirim, le président Tayyip Erdogan et l'ancien président Abdullah Gul prient lors d'une cérémonie en hommage aux victimes du double attentat à Istanbul, le 11 décembre 2016.
Le Premier ministre Binali Yildirim, le président Tayyip Erdogan et l'ancien président Abdullah Gul prient lors d'une cérémonie en hommage aux victimes du double attentat à Istanbul, le 11 décembre 2016.

La Turquie a décrété un jour de deuil dimanche au lendemain d'un double attentat qui a fait 38 morts, pour la plupart des policiers, dans le coeur d'Istanbul, et porte la marque des rebelles kurdes, selon les autorités.

Les deux déflagrations, l'une causée par un véhicule piégé, l'autre par un kamikaze, se sont produites samedi soir à moins d'une minute d'intervalle à proximité du stade de l'équipe de football de Besiktas, situé sur les bords du Bosphore près des bureaux stambouliotes du Premier ministre.

Après ce double attentat, le dernier d'une longue série qui a ensanglanté la Turquie depuis l'été 2015, le Premier ministre Binali Yildirim a ordonné la mise en berne des drapeaux et le président Recep Tayyip Erdogan a reporté une visite prévue au Kazakhstan.

De nombreux Turcs, certains brandissant le drapeau national, déposaient des fleurs dimanche matin sur les lieux des deux attaques. Le cratère creusé par l'explosion de la voiture piégée avait été comblé, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le double attentat n'a pas été revendiqué, mais les autorités ont affirmé que les premiers éléments recueillis pointaient en direction des séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Depuis le début de l'année, plus de 100 personnes ont été tuées à Istanbul dans des attentats liés à la rébellion kurde ou attribués au groupe Etat islamique (EI) qui ont également frappé d'autres villes en Turquie et gravement nui au secteur du tourisme.

Samedi soir, au moins 30 policiers, sept civils et une personne non identifiée ont été tués et 155 personnes blessées par les déflagrations, selon les autorités qui évoquent "deux attaques liées".

A 22H29 (19H29 GMT), une voiture remplie de plusieurs centaines de kilos d'explosifs a pris pour cible un véhicule de transport des forces anti-émeutes déployées pour sécuriser le stade pendant un match qui venait de s'y dérouler.

Moins d'une minute plus tard, un kamikaze équipé d'un sac à dos se faisait exploser au milieu d'un groupe de policiers dans le parc voisin de Maçka, a raconté le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.

'Nous nous vengerons'

Les autorités ont interpellé 13 personnes dans le cadre de l'enquête sur ce double attentat.

Une équipe de la police scientique ratissait dimanche le stade et le parc, à la recherche d'indices, selon un journaliste de l'AFP.

Les explosions se sont produites dans un quartier tourstique et très fréquenté de la rive européenne d'Istanbul, au croisement d'importants axes routiers et de lignes de transport en commun.

"Nous avons assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme", a réagi samedi le président Erdogan dans un communiqué.

"Il apparaît que ces explosions (...)avaient pour but de causer le plus grand nombre possible de victimes", a souligné M. Erdogan, assurant: "Nous allons vaincre le terrorisme".

Le président et le Premier ministre turcs assistaient dimanche matin, à Istanbul, à une cérémonie d'hommage aux policiers tués.

"Tôt ou tard, nous nous vengerons", a assuré le ministre de l'Intérieur Soylu lors de cette cérémonie. "L'épée de l'Etat est longue", a-t-il ajouté.

La Turquie, qui a déclaré l'état d'urgence après la tentative de coup d'Etat en juillet, est en alerte maximale en raison d'un risque élevé d'attentats.

Le PKK, qui livre une sanglante guerre aux autorités turques depuis 1984, et une organisation dissidente connue sous le nom de TAK s'en prennent régulièrement à des cibles de la police.

Mais la Turquie, qui combat l'EI en Syrie, est également régulièrement menacée par les jihadistes. L'aviation turque a bombardé dimanche plusieurs cibles des jihadistes à Al-Bab, dans le nord de la Syrie.

Les autorités ont affirmé que l'EI était derrière un attentat qui a fait 47 morts en juin dernier à l'aéroport Atatürk d'Istanbul.

Devant le risque d'attentats à Istanbul, les Etats-Unis avaient ordonné en octobre l'évacuation des familles des employés de leur consulat dans la mégalopole turque.

L'ambassade des Etats-Unis à Ankara a condamné sur Twitter une "attaque lâche" et assuré se tenir "aux côtés du peuple turc contre le terrorisme".

Plusieurs pays européens ont également condamné le double attentat de samedi: Paris "apporte son plein soutien à la Turquie" et Berlin a exprimé ses "condoléances au président Erdogan et au peuple turc".

Avec AFP

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