"Si la France prenait une mesure comme un déploiement militaire dans le nord de la Syrie, cela serait une mesure illégitime, contraire au droit international", a déclaré aux médias le ministre Nurettin Canikli, à Giresun (nord-est).
"Ce serait une invasion", a-t-il ajouté.
L'Elysée a affirmé vendredi que la France ne prévoyait pas de nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie en dehors de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI).
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Mais elle "n'exclut pas de reproportionner son intervention en Syrie (...) pour atteindre ses objectifs, uniquement dans le cadre de la coalition", a ajouté la présidence, sans plus de précisions.
Des forces spéciales françaises sont présentes en Syrie mais la France reste très discrète sur ce point.
Ces précisions ont été données au lendemain de déclarations de responsables kurdes qui ont assuré, après avoir été reçus à l'Elysée, que Paris allait envoyer de "nouvelles troupes" dans la région de Minbej dans le nord de la Syrie, tenue par une milice kurde qu'Ankara a promis d'éradiquer.
La Turquie considère en effet comme des "terroristes" les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), pourtant alliés à la coalition internationale pour lutter contre l'EI en Syrie.
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Elle a ainsi pris le canton d'Afrine (nord-ouest) aux YPG le 18 mars, et promis de poursuivre son offensive en Syrie plus à l'Est.
Au cours de l'entretien du président français Emmanuel Macron avec les représentants des Forces démocratiques du peuple (FDS), dont les YPG sont le fer de lance, M. Macron a aussi prôné un dialogue entre Ankara et les FDS "avec l'assistance de la France et la communauté internationale", selon l'Elysée.
La Turquie a opposé vendredi une fin de non-recevoir à cette offre de médiation, le président Recep Tayyip Erdogan se disant "extrêmement peiné" par la position "totalement erronée" de Paris.
Avec AFP