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L'agence pour les réfugiés palestiniens a besoin de fonds avant l'été


Pierre Krähenbühl, commissaire général de l'UNRWA depuis Beyrouth, Liban, le 16 mai 2014
Pierre Krähenbühl, commissaire général de l'UNRWA depuis Beyrouth, Liban, le 16 mai 2014

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens a déclaré ne disposer des fonds nécessaires que jusqu'à l'été, après la décision de Washington de ne plus financer cette organisation qui apporte son aide à plus de trois millions de personnes.

Pierre Krähenbühl, commissaire général de Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a expliqué lors d'une conférence à Rome que l'agence cherchait 441 millions de dollars (361 millions d'euros) pour poursuivre ses activités mais que seulement 100 millions de dollars avaient été promis par les donateurs.

"C'est un premier pas pour combler le manque de ressources mais il est absolument impératif de trouver toute la somme", a-t-il dit.

Selon M. Krähenbühl, le Qatar, la Suisse, la Turquie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Mexique, l'Inde et la France ont apporté leur contribution.

Il a par ailleurs assuré que d'autres pays, qui n'ont pas annoncé de nouveaux dons jeudi, avaient promis de verser davantage à l'avenir.

Mais aucun geste n'est venu en provenance des Etats-Unis alors que l'administration Trump n'a alloué jusqu'ici que 60 millions de dollars à l'UNRWA en 2018 contre 360 millions en 2017, ce qui représentait près de 30% du financement total de l'agence.

Cela signifie que l'organisme doit trouver 346 millions d'ici à la fin de l'année pour assurer son fonctionnement. Pierre Krahenbuhl a indiqué que la levée de fonds permettrait à l'UNRWA de tenir "jusqu'à l'été".

L'agence a accusé le coup en janvier quand les Etats-Unis, de loin son principal bailleur de fonds, ont annoncé le gel de dizaines de millions de dollars d'aide.

- Boycott palestinien -

L'administration Trump a invoqué la nécessité de réviser "en profondeur" le fonctionnement de l'UNRWA. Elle demande aussi que d'autres pays fassent plus. Cette décision s'inscrit dans une remise en cause générale des relations entre les Etats-Unis et l'ONU. Il ne s'agit pas de "punir qui que ce soit", a assuré le département d'Etat.

Le gel du financement américain faisait suite au boycott palestinien de l'administration Trump déclenché par la décision, en décembre, du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a assuré pour sa part au cours de la conférence des donateurs que, sans nouvelles donations, "des services essentiels pourraient être réduits ou éliminés".

Les services qui risquent d'être les plus touchés pourraient être les quelque 700 écoles dans les territoires palestiniens et dans toute la région.

Seront également affectés la santé, le microfinancement et la sécurité alimentaire de 1,7 million de réfugiés vivant "dans une pauvreté abjecte" ou touchés par le conflit, a ajouté M. Guterres.

"Cela pourrait avoir de graves conséquences, entraîner des problèmes en cascade menant vers des souffrances imprévisibles et désastreuses", a conclu le secrétaire général de l'ONU.

Etablie en 1949, l'UNRWA apporte son aide à plus de trois millions de Palestiniens sur les quelque cinq millions enregistrés comme réfugiés dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, au Liban ou en Syrie, survivants ou descendants des centaines de milliers de Palestiniens jetés sur les routes lors de la première guerre israélo-arabe en 1948 qui a suivi la création de l'Etat d'Israël.

Plus de 500.000 enfants étudient dans les écoles de l'UNRWA qui fournit aussi des soins et des financements. L'agence emploie plus de 20.000 personnes au Proche-Orient, des Palestiniens dans une vaste majorité.

Avec AFP

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