La veuve de l'ancien président burkinabè Thomas Sankara a été reçue à l'Assemblée nationale par le chef de file du Front de Gauche, André Chassaigne, et la députée écologiste et ancienne ministre Cécile Duflot, a constaté l'AFP.
"Depuis son assassinat, dans les complicités dont on parle, le nom de la France est souvent revenu", a souligné Mme Sankara, accompagnée de son avocat Bénéwendé Stanislas Sankara (sans lien de parenté) et de représentants du réseau international d'associations "Justice pour Sankara, Justice pour l'Afrique".
Cette enquête parlementaire permettrait d'obtenir "un accès aux archives de la France, afin de faire la lumière sur les circonstances de l'assassinat du président Thomas Sankara", a-t-elle justifié.
Une première demande d'enquête parlementaire française, formulée en 2011, n'avait pas abouti. Mais "le rapport de force a changé depuis l'insurrection populaire" au Burkina Faso, qui a chassé du pouvoir le président Blaise Compaoré le 31 octobre, a fait valoir Me Bénéwendé Sankara.
Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987, avec douze de ses compagnons, lors d'un coup d'État qui porta M. Compaoré au pouvoir. Par la suite, le régime avait toujours refusé d'ouvrir une enquête sur cette mort, officiellement "naturelle".
Depuis l'arrivée d'un gouvernement de transition, la justice burkinabè a lancé une enquête et auditionné en mai Mariam Sankara.
A l'époque de la mort de Thomas Sankara, la France était codirigée par un président socialiste, François Mitterrand, et un Premier ministre de droite, Jacques Chirac.
"La France des droits de l'Homme et des libertés ne peut pas se laisser soupçonner dans un dossier d'assassinat", a plaidé Me Sankara. "Elle est restée muette pendant 27 ans. Cette démarche serait une très belle occasion pour elle de se blanchir", a ajouté l'avocat.
Avec AFP