La chaîne multimédias Voice of America (VOA) a confirmé vendredi que certains de ses employés ont été impliqués dans des incidents de plagiat et qu'une enquête a été ouverte sur la manière dont les dénonciations ont été gérées.
La veille, le quotidien Washington Post avait révélé que deux ex-employés de la division Afrique de la VOA s'étaient plaints auprès de leurs supérieurs hiérarchiques et du rédacteur en chef, faisant état d'allégations de plagiat, mais selon eux, ces allégations n'ont pas été examinées en temps utile.
Selon les lanceurs d'alerte, un pigiste qui faisait des reportages pour le compte de la VOA avait plagié du contenu et que, séparément, un producteur de l'émission télévisée Our Voices avait plagié des parties de certains scripts.
La VOA n'a pas nommé les personnes concernées par ces plaintes.
Dans un courriel adressé au personnel vendredi, la directrice intérimaire de la VOA, Yolanda Lopez, a déclaré que la direction "regrette les récents incidents".
"Un examen interne est en cours pour évaluer le traitement de cette affaire et pour s'assurer que tout incident futur sera traité rapidement et de manière appropriée", a déclaré Mme Lopez, ajoutant que la VOA s'engage à veiller à ce que le plagiat ne se reproduise pas.
L'e-mail adressé au personnel comprenait une mise à jour de la politique interne de la VOA en matière de plagiat.
Dans l'affaire impliquant le journaliste indépendant, deux articles sur le site Web en langue anglaise ont été mis à jour cette semaine pour inclure une note de la rédaction alertant les internautes qu'une version antérieure contenait du matériel que VOA a déterminé comme étant plagié.
Les dénonciations de plagiat avaient été faites par Jason Patinkin, qui à l'époque était journaliste au service English to Africa de la VOA, et par Ayen Bior, qui à l'époque était co-animatrice de Our Voices. Mme Bior a quitté la VOA l'année dernière et travaille désormais à la National Public Radio.
Quant à Jason Patinkin, il a dit avoir démissionné de la VOA à cause de la manière dont la chaîne avait traité ses plaintes d'un parti pris en faveur du gouvernement éthiopien dans sa couverture du conflit au Tigré.
Les ex-employés mentionnés dans l'article du Washington Post ont tous deux déclaré que la hiérarchie de la VOA avait tardé à gérer la situation ou à prendre des mesures adéquates suite à leurs plaintes.
Des cas rares et isolés
Selon Steven Springer, rédacteur en chef de la VOA chargé des standards et des meilleures pratiques en matière du traitement de l'information, la VOA avait pris des mesures concernant les allégations de plagiat, et que de tels cas étaient rares.
"Le fait que ces deux incidents aient été réunis en un seul endroit, oui, cela ressemble à une avalanche", a déclaré Springer, ajoutant qu'en presque 11 ans à ce poste, il a traité en tout "moins de 10 cas possibles" de plagiat.
Dans son courriel datant de vendredi, la directrice intérimaire de la VOA indique qu'une revue interne est en cours afin de déterminer si les allégations antérieures avaient été traitées comme il se devait.
"Dans la plupart des cas, le plagiat nuit aux journalistes mais pas nécessairement au public, à condition que l'information relayée soit exacte et qu'elle n'ait pas été fabriquée", a souligné Kelly McBride, première vice-présidente au centre de déontologie et de leadership au Poynter Institute, une entité qui forme les journalistes. "Dans la plupart des cas, on peut rectifier le tir en précisant la source de l'information d'une manière adéquate et en ajoutant des liens vers le matériel original. Dans tous les cas, c'est embarrassant", a-t-elle ajouté.
Article rédigé par Jessica Jerreat. Traduit et adapté de l'anglais par VOA Afrique. Lire l'original >>