Après dépouillement de 70% des bulletins de vote, la coalition menée par le Front patriotique rwandais (FPR) de M. Kagame obtient 75% des suffrages. Deux autres partis officiellement indépendants mais soutenant la politique du gouvernement obtiennent respectivement 8,5 et 7% des voix.
Le seul parti d'opposition autorisé à participer, le Parti démocratique vert, n'obtient que 4,5% des voix, soit moins que le minimum de 5% requis pour obtenir au moins un siège à la chambre basse.
"Nous devons encore compter 30% des voix. Tous les partis en lice ont encore une chance d'atteindre le minimum", a déclaré à la presse Kalisa Mbanda, le président de la Commission électorale rwandaise.
Des résultats provisoires complets sont attendus dans la soirée. Les résultats définitifs doivent être publiés le 16 septembre.
Près de 7 millions de Rwandais ont voté pour cette élection, lors de laquelle 53 des 80 sièges de députés étaient mis en jeu. Les 27 sièges restants sont réservés aux femmes, aux jeunes et à des handicapés physiques élus par des conseils, comités et organisations spécifiques.
Pour la coalition menée par le FPR, un score de 75% représente une très légère baisse par rapport aux législatives organisées cinq ans plus tôt, mais ne signifie pas du tout la perte de sa mainmise totale sur le Parlement, salué mondialement pour sa proportion très élevée de femmes.
Dans le Parlement sortant, les 53 sièges mis en jeu lundi étaient déjà détenus par le FPR et ses alliés, ou des partis soutenant le gouvernement, permettant à ce dernier de passer ses lois sans la moindre contestation.
En 2015, il a par exemple approuvé unanimement la tenue d'un référendum sur une réforme de la Constitution afin de permettre à Paul Kagame de potentiellement diriger le pays jusqu'en 2034. Le oui l'ayant emporté, M. Kagame a brigué un troisième mandat en 2017 et remporté la présidentielle avec plus de 98% des voix.
Le Parlement sortant a également approuvé cette année une loi prévoyant de lourdes peines de prison pour la publication de dessins "embarrassants pour les autorités gouvernementales".
Paul Kagame est l'homme fort du Rwanda depuis que le FPR a renversé en juillet 1994 le gouvernement extrémiste hutu ayant déclenché un génocide qui a fait 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi.
M. Kagame est crédité du spectaculaire développement, principalement économique, d'un pays exsangue au sortir du génocide. Mais il est aussi accusé de bafouer la liberté d'expression et de réprimer toute opposition.
Avec AFP