La cour d'appel de Paris a examiné, mercredi, la demande d’extradition émise par Kigali à l’encontre d’Agathe Habyarimana. Installée en France depuis 13 ans, elle est accusée d’être l’une des éminences grises du génocide.
L’assassinat de son mari, l’ancien président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, a déclenché le génocide qui a fait plus de 800 000 victimes, essentiellement tutsies, en trois mois. Mais Kigali considère que l'ex-première dame est en partie responsable de la tragédie qui a frappé le Rwanda. Selon l’acte d’accusation et le mandat d’arrêt émis par Kigali en 2009, Agathe Habyarimana est accusée, entre autres, de génocide et de crimes contre l’humanité. Cette dernière se dit victime de manipulations mensongères.
« Il n’y a aucune forme de précision dans les dates, dans les faits ; selon l’expression parfaitement adaptée du procureur général, c’est le flou artistique », a déclaré l’avocat de Mme Habyarimana, Me Philippe Meilhac, interrogé par Robert Daguillard, chef du service Afrique centrale de la VOA.
Selon Me Meilhac, Mme Habyarimana « a vu l’avion présidentiel, dans lequel se trouvait son mari et d’autres occupants, tomber sur la résidence présidentielle, elle a passé, ainsi que sa famille, le plus clair de son temps, entre le 6 et le 9 avril, à honorer la mémoire de son mari, à dresser des chapelles ardentes ; elle n’était pas, comme certains l’ont dit, occupée à dresser des listes ».