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Le 1er mai dans le monde


Comme chaque année, les travailleurs protestent dans les rues pour leurs droits le 1er mai. Des manifestations sont organisés partout dans le monde, du Pakistan au Vénézuela, en passant par la Turquie et Madagascar.

Sénégal

Les enseignants sénégalais ont mis fin à leurs grèves déclenchées notamment pour une hausse de leur indemnité de logement, après un accord avec le gouvernement annoncé dans la foulée de la Fête du travail mardi.

Le président Macky Sall devait recevoir les centrales syndicales mardi après-midi. Il a salué dans un tweet le "dialogue constant" avec les acteurs de l'éducation qui a permis un "dénouement heureux de la crise scolaire", après des grèves à répétition dans les secteurs primaire et secondaire depuis novembre.

Les négociations, au point mort depuis plusieurs semaines, ont été débloquées vendredi après une rencontre entre le président Sall et les syndicats d'enseignants.

Les six principaux syndicats du secteur de l'éducation, réunis dans un cadre appelé G6, ont ainsi finalisé lundi soir avec le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, un accord permettant notamment une augmentation de l'indemnité de logement de 60.000 francs CFA (91,5 euros) à 100.000 francs CFA.152 euros), selon leurs responsables et le gouvernement.

Cuba

Le nouveau président cubain Miguel Diaz-Canel et son prédécesseur Raul Castro ont reçu un soutien appuyé des militants syndicaux lors du défilé du 1er mai qui a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes à La Havane.

"Ce 1er mai est une démonstration de soutien à notre révolution, au premier secrétaire du parti (communiste de Cuba), le camarade Raul (Castro), à la continuité de la révolution et à l'Etat et au gouvernement présidés par le camarade Diaz-Canel", a déclaré à la tribune Ulises Guilarte, secrétaire général de la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC), seul syndicat de l'île.

Le président cubain Miguel Diaz-Canel (à gauche) écoute l'ancien président Raul Castro lors du rassemblement du 1er mai à la place de la Révolution à La Havane le 1er mai 2018.
Le président cubain Miguel Diaz-Canel (à gauche) écoute l'ancien président Raul Castro lors du rassemblement du 1er mai à la place de la Révolution à La Havane le 1er mai 2018.

Miguel Diaz-Canel, 58 ans, a été élu par l'Assemblée nationale le 19 avril à la tête du Conseil d'Etat, le principal organe exécutif du pays.

Le départ de Raul Castro, 86 ans, a symbolisé la fin de six décennies de pouvoir de la fratrie Castro. Il doit néanmoins conserver ses fonctions de secrétaire général du puissant Parti communiste de Cuba (PCC) jusqu'en 2021.

"Nous dénonçons les actions agressives et d’ingérence du gouvernement américain", a déclaré M. Guilarte, unique orateur de la journée, réclamant une nouvelle fois la levée de l'embargo imposé à l'île depuis 1962.

A son arrivée place de la Révolution, au coeur de la capitale, Raul Castro a d'ailleurs été accueilli sous les vivats, mais aussi par le chant: "Raul, seguro, a los yanquis dale duro" ("Raul, à coup sûr, frappe les Yankees durement!")

France

Des milliers de personnes ont défilé pour le 1er mai en France, dans les rues des grandes villes le matin, puis à Paris l'après-midi, où des heurts ont éclaté en marge du défilé, entre la police et des personnes encagoulées.

Au-delà du pont, sur le boulevard de l'Hôpital, les forces de l'ordre ont essuyé des jets de projectiles et riposté par des tirs de gaz lacrymogène et deux lanceurs d'eau.

La préfecture de police avait précédemment évoqué un risque de débordement par "des groupes extrémistes" voulant faire de cette journée "un grand rendez-vous révolutionnaire".

Les policiers face à des protestants lors d'une manifestation en marge d'une marche pour le rassemblement annuel des travailleurs à Paris, le 1er mai 2018.
Les policiers face à des protestants lors d'une manifestation en marge d'une marche pour le rassemblement annuel des travailleurs à Paris, le 1er mai 2018.

En région, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans une ambiance bon enfant, à l'appel du puissant syndicat CGT, rejoint par l'union syndicale Solidaires et la fédération de la fonction publique FSU ainsi que, parfois, par des partis de la gauche radicale ou d'extrême gauche.

Des manifestations organisées "contre la remise en cause des acquis sociaux, la sélection à l'université. Pour le progrès social, la paix, la solidarité internationale."

Emmanuel "Macron, c'est le président des riches", a estimé à Clermont-Ferrand (centre) une manifestante, Geneviève Durand, retraitée. "On ne voit aucune politique sociale à l'horizon (...)cheminots, les retraites, les hôpitaux… rien ne va, le service public est en train de se déliter".

De Sydney, en Australie, le président Macron a été interrogé sur son déplacement au moment des manifestations du 1er Mai. "Vous voulez que je reste chez moi à regarder la télévision? J'ai autre chose à faire, je continue à travailler, les réformes continuent à être menées chaque jour", a-t-il répondu.

Iran

Six personnes ont été arrêtées à Téhéran dans une manifestation non autorisée d'ouvriers et d'enseignants à l'occasion du 1er Mai, selon l'agence iranienne Ilna, proche des milieux syndicaux.

Selon l'agence, "un grand nombre d'ouvriers" et d'enseignants se sont rassemblés mardi dans le centre de Téhéran pour protester contre l'interdiction qui leur avait été faite de célébrer par un rassemblement la fête internationale du Travail et faire valoir leurs revendications au gouvernement.

Un manifestant tient un panneau indiquant "Libérez les travailleurs emprisonnés en Iran" lors d'un rassemblement en Suède, à Stockholm, le 1er mai 2018.
Un manifestant tient un panneau indiquant "Libérez les travailleurs emprisonnés en Iran" lors d'un rassemblement en Suède, à Stockholm, le 1er mai 2018.

Ilna cite une source des forces de l'ordre affirmant que seuls ont été arrêtés "ceux qui voulaient troubler le rassemblement".

L'agence cite également un responsable syndical assurant que les ouvriers ne sont pas "des opposants" mais qu'ils veulent "une vie digne avec un emploi sûr et le bien-être minimum".

Turquie

La police turque a arrêté 84 personnes à Istanbul, plaçant la ville sous un contrôle renforcé alors que l'opposition appelait à manifester pour le 1er mai.

Au total, 84 personnes ont été arrêtées à Istanbul, principalement dans le quartier de Besiktas, a indiqué la police de la ville. Les personnes arrêtées ont été emmenées à bord de bus pour être interrogées.

La fête du 1er mai a été marquée dans le passé par des confrontations entre manifestants et policiers, mais le pouvoir a empêché ces dernières années l'accès aux principaux lieux de manifestation de la métropole turque.

L'accès à la place Taksim, dans le centre-ville, était ainsi entièrement bloqué mardi par des cordons de police. Les autorités ont également bloqué l'accès à l'avenue Istiklal, la principale rue commerçante et piétonnière de la ville, qui fut le théâtre de défilés d'opposants.

La police turque arrête un manifestant participant au rassemblement du 1er mai 2018 du côté anatolien d'Istanbul à Maltepe.
La police turque arrête un manifestant participant au rassemblement du 1er mai 2018 du côté anatolien d'Istanbul à Maltepe.

Selon l'agence Anadolu, 26.000 policiers étaient mobilisés mardi à Istanbul, appuyés par trois hélicoptères, 85 camions avec des canons à eau et par 67 véhicules blindés.

Parallèlement, des milliers de personnes ont pris part à un rassemblement autorisé pour les célébrations du 1er mai dans le quartier périphérique de Maltepe.

"La manifestation d'aujourd'hui est un moyen pour les travailleurs de respirer et de présenter nos revendications", a témoigné un participant à ce rassemblement, Huda.

Des rassemblements autorisés avaient également lieu dans la capitale Ankara, et dans la troisième ville du paix, Izmir.

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