C'est par une prise d'armes dans la cour d'honneur du palais de république que l'an 60 de l'indépendance du Sénégal a été célébré. L'état d'urgence sanitaire imposé par le covid-19 a privé les forces de défense et de sécurité de leur traditionnel défilé.
Ousseynou Faye, adjudant-chef de gendarmerie à la retraite, estime que les troupes peuvent avoir un "sentiment de regret mais pas de tristesse" parce qu'avec le contexte actuel et l’évolution de la maladie ils ne peuvent que soutenir "les actions du président de la République" car l'intérêt de la nation est toujours la priorité.
L'ancien sous-officier affirme par ailleurs que les forces militaires sont "habituées" aux prises d’armes. C'est la règle à chaque fois qu’il y a un "événement qui empêche au Président d’organiser la fête au niveau national".
Même son de cloche du côté de l'adjudant-chef à la retraite Dame Diop, qui affirme que le concept armée-nation est plus que jamais de rigueur. Pour lui, les soldats vont maintenant s'adonner à un autre de leurs rôles, qui est celui de la "sensibilisation et la conscientisation sur la situation actuelle avec la maladie de coronavirus".
Du côté de la population, on se réjouit de la présence et de l'engagement des forces de défense et de sécurité dans cette lutte contre le covid-19, même si à Dakar, les premiers jours du couvre-feu ont été marqués par quelques "manquements", comme l'indique le jeune Ciré.
Il appelle les populations à plus de responsabilité car la présence des troupes sur le terrain est importante et rassurante. "La population est quand même consciente que c’est dans le bien général qu’ils sont en train de mener cette tâche et sont en train d’abattre un rôle je crois qui est exemplaire qui leur est dévolu", soutient-il. Ciré estime que l'apport des forces régaliennes est une "chose plus que normale". Pour lui, les citoyens doivent respecter cette situation et "y mettre du sien vu la situation qui est plus que grave".
Dans un monde éprouvé par la pandémie du covid-19, le Sénégal ne fait pas exception avec un calendrier complètement bouleversé. Le 4 avril, date symbole de l'indépendance, n'a pas connu de défilé cette année mais a plutôt consacré un rapprochement entre la population et les forces de défense et de sécurité déployées sur toute l'étendue du territoire dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire.