Le tourisme est la deuxième source de rentrées de devises après l’agriculture et le commerce au Bénin.
"Ça signifie beaucoup pour le Bénin et pour notre projet touristique. Ça veut dire, d’autre part, qu’il y a une exigence pour notre projet touristique et dans les projets muséaux notamment de travailler avec le meilleur. C’est une marque de confiance dans les projets que nous allons développer d’abord à Musé, à Abomey, à Wida et surtout à Porto Novo," a expliqué à VOA Afrique Jose Pliya, directeur de l’agence nationale de promotion du patrimoine et du tourisme, venu à Washington pour signer cet accord.
"L'argent va venir essentiellement des choix que le gouvernement a faits. Le président Talon a fait un diagnostic implacable : Le Bénin est pays qui n'a ni argent, ni or, ni pétrole. Il a l'agriculture et le port qui sont, un tout petit peu, arrivés au bout de tout ce qu'ils pouvaient apporter. Pour générer de nouvelles ressources de richesse et pour créer un nouveau segment qui pouvait être un avenir pour nos enfants, il s'est rendu compte que nous avions un trésor que personne n'avait jusqu'à présent exploité, c'est le patrimoine touristique historique culturel du Bénin. C'est un véritable trésor qui ne demande qu'à être exploité," a affirmé M. Pliya.
Pour ce faire, a-t-il laissé entendre, le Bénin est passé d'un budget estimatif de 450 milliards CFA à 600 milliards CFA pour les grands investissements dans le tourisme.
"Majoritairement l'argent pour les musées viendra notamment du budget national, puis des partenaires : de la Banque mondiale, du Fonds monétaire et d'autres de ce secteur," a-t-il indiqué.
Le Bénin veut donc capitaliser son important potentiel touristique.
Le projet de la "Route des Pêches", lancé par le prédécesseur de M. Talon, au pouvoir depuis mars 2016, est abandonné car jugé "pharaonique".
Maintenant sept sites dont Ouidah sont choisis pour devenir les produits phares.
Wida qui est aussi concernée par ces projets, est la première destination touristique au Bénin. Située à 50 km de Cotonou, la deuxième ville du pays, Wida est fameuse parce qu’elle avait été créé essentiellement pour le commerce des esclaves. Les rois qui ont régné pratiquement pendant trois décennies capturaient des esclaves à la montagne et les ramener à la côte pour les faire embarquer vers le nouveau monde.
Pour cela, Wida était le principal port négrier d'embarquement. Des millions et des millions d'esclaves y sont passés.
La ville a d'ailleurs gardé une riche histoire et des traces historiques de l'esclavage comme l'arbre de l'oubli et l'arbre du non-retour, l'endroit où les esclaves étaient parqués avant de partir avec un chemin de croix.
Wida est en fait aussi le berceau du vaudou. Ici, le vaudou a réussi à cohabiter avec les religions importées comme le catholicisme et l'islam. Elle est une ville de brassage religieux.
Wida est aussi une ville de brassage ethnique et culture. Elle a notamment bénéficié du mouvement dit "return" au moment de l'émancipation des esclaves revenus entre pour la plupart du Brésil. Il n'est pas rare d’y trouver des personnes nommées De Souza, Domingo et Dorego.
Ces esclaves y ont rapporté l'architecture afro-brésilienne. Quasiment tous les bâtiments de la ville sont de ce style.
En plus, les habitants mangent à la brésilienne.
La Banque Mondiale accorde un crédit de 50 millions de dollars pour aider le Bénin à développer sa filière tourisme.
Pour rappel, en 2014 par le président Thomas Boni Yayi avait déjà tenté de relancer le secteur touristique avec la "Route des Pêches", une piste de 40 kilomètres de plage et cocotiers, entre Cotonou et Ouidah avec des villages au milieu de la lagune, des restaurants et hôtels.
Ce projet, d'un coût total de 1.200 milliards de FCFA a été très controversé mais est maintenant abandonné pour la destination Bénin.