Boubacar Diarra, le représentant de l’UA a en effet quitté Bujumbura vendredi et ne reviendra pas, a expliqué à l’AFP un haut diplomate de l’UA parlant sous le régime de l'anonymat,
Officiellement, M. Diarra est parti pour une réunion sur les Grands-Lacs à Addus-Abeba.
Le chef de la diplomatie burundaise Laurent Kavakure a confirmé le départ de Bujumbura de M. Diarra. Pour lui, ce départ "n'a rien à voir avec la question du 3e mandat du président Nkurunziza".
Pourtant, le diplomate qui s’est exprimé sous anonymat à l’AFP, a indiqué que le président Pierre Nkurunziza trouvait gênant le représentant de l’UA "notamment sur la question de son 3e mandat".
Le chef de l'Etat avait exprimé "le souhait du Burundi de ne pas voir l'ambassadeur Diarra continuer sa mission", lors d'une rencontre fin mars à Bujumbura avec la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazan Dlamini-Zuma, a précisé le diplomate.
Selon un autre diplomate ayant requis l'anonymat, M. Diarra s'était fait au Burundi le porte-voix de la communauté internationale qui a mis en garde contre les tensions autour d'une éventuelle candidature de M. Nkurunziza à un nouveau mandat, inconstitutionnel selon ses opposants, ce que réfutent ses partisans.
Un proche du président Nkurunziza a expliqué à l'AFP que M. Diarra était allé au-delà du rôle dévolu à l'UA.
De passage au Burundi, le 27 mars, Mme Dlamini-Zuma elle-même avait implicitement appelé M. Nkurunziza à ne pas se présenter à nouveau.
Boubacar Diarra, diplomate d'origine malienne était le représentant spécial de l'UA pour le Burundi et les Grands-Lacs depuis novembre 2012, après avoir occupé le poste de représentant spécial pour la Somalie et de chef de l'Amisom, la mission de l'UA dans ce pays.
Au Burundi, les tensions croissantes à l'approche des législatives de mai et de la présidentielle de juin se cristallisent notamment autour de l'intention prêtée à M. Nkurunziza de briguer un troisième mandat.