Le pays entre dans une période d'incertitude et de turbulences: Justin Trudeau restera aux manettes encore plusieurs semaines en attendant que son parti libéral (centre-gauche) lui trouve un remplaçant. Toutefois son successeur risque d'être immédiatement désavoué par le Parlement où les partis d'opposition sont majoritaires, ce qui entrainerait des élections au printemps. Et pour un tel scrutin, le parti libéral serait en très mauvaise posture. Il est devancé actuellement de plus de 20 points dans les sondages par les conversateurs de Pierre Poilievre. Mardi, ce dernier a reçu le soutien sur X du milliardaire Elon Musk.
Voici les candidats libéraux potentiels pour remplacer Justin Trudeau.
Chrystia Freeland
Elle était la numéro deux du gouvernement mais a démissionné avec fracas mi-décembre sur fond de désaccord avec le Premier ministre concernant l'attitude à adopter face aux menaces économiques du président américain élu Donald Trump. Cette anglophone de Toronto de 56 ans, ancienne journaliste, qui a occupé plusieurs postes de ministre depuis 2015, devance actuellement ses concurrents dans les sondages. Sa démission a donné une "impression positive" aux Canadiens, a noté dans les médias l'institut Nanos Research. Mais "ce n'est pas une bonne communiquante", note toutefois Tim Powers, analyste politique.
Mark Carney
Cet ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d'Angleterre, âgé de 59 ans, est l'autre grand favori. Il est depuis septembre conseiller économique spécial du gouvernement Trudeau et toujours président d'une société d'investissement mondiale (Brookfield Asset Management). Ce serait la première fois qu'il se lance en politique et "apprendre sur le tas en trois ou quatre mois, c'est beaucoup demander", note toutefois Tim Powers. Il a déclaré cette semaine que le Canada avait besoin d'un plan pour se remettre "sur la bonne voie" et "construire une économie plus forte".
Dominic LeBlanc
Chargé des négociations avec l'administration Trump, Dominic LeBlanc, un ami d'enfance de Justin Trudeau, est un proche allié de celui-ci. Il l'avait accompagné à Mar-a-Lago en Floride pour rencontrer Donald Trump et discuter des droits de douanes que le président américain élu veut porter à 25%. Agé de 57 ans, il est l'actuel ministre des Finances et bénéficierait du soutien de "dizaines" de députés, selon la chaine publique CBC.
Christy Clark
L'ancienne Première ministre de la province de la Colombie-Britannique (ouest) âgée de 59 ans pourrait être le "joker" de la course, estime Tim Powers. "C'est une politicienne exceptionnelle et elle n'est pas entâchée par le bilan des libéraux", souligne-t-il, notant la très grande impopularité de Justin Trudeau. Celle qui a également été journaliste a publiquement exprimé son intérêt en octobre pour diriger le parti.
Mélanie Joly
La ministre des Affaires étrangères, l'une des ministres les plus en vue du gouvernement Trudeau, reçoit "beaucoup d'appels" pour la pousser à se mettre dans la course, a dit son équipe à l'AFP. Cette Québécoise de 45 ans, élue pour la première fois au Parlement canadien en 2015, a notamment eu à gérer les crises diplomatiques avec la Chine, accusée d'ingérence politique et avec l'Inde, après l'assassinat sur le sol canadien d'un leader sikh.
Anita Anand
La ministre des Transports, 58 ans, est une ancienne universitaire qui a enseigné à Yale aux Etats-Unis et dans d'autres grandes universités. Elue pour la première fois au Parlement en 2019, elle avait été chargée de coordonner l'achat de vaccins, de masques et de tests pour les Canadiens pendant la pandémie de Covid-19. En tant que ministre de la Défense, elle a mis en place des réformes pour lutter contre les abus sexuels dans l'armée.
Forum