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Le Cap-Vert veut renforcer son intégration régionale malgré son échec à la Cédéao


Le Premier ministre du Cap-Vert, Ulisses Correia e Silva, lors d'une conférence de presse tenue à Lisbonne le 17 juin 2016.
Le Premier ministre du Cap-Vert, Ulisses Correia e Silva, lors d'une conférence de presse tenue à Lisbonne le 17 juin 2016.

Le Cap-Vert a décidé de renforcer sa présence au sein de l'Afrique de l'Ouest en nommant vendredi un ministre de l'Intégration régionale, quelques semaines après s'être vu refuser la présidence de la Commission de la Cédéao.

La nomination du diplomate Julio Herbert "vient de la nécessité d'avoir une présence plus forte dans la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, qui compte 15 Etats membres) en matière de diplomatie politique et économique", a expliqué dans la presse locale le Premier ministre, Ulisses Correia e Silva.

Elle vise aussi à "créer des conditions pour que le Cap-Vert ait un statut spécial dans la Cédéao en tant que petit état insulaire", a ajouté le chef du gouvernement de cet archipel situé au large du Sénégal.

M. Herbert était depuis 2016 conseiller diplomatique du Premier ministre, auquel il restera directement attaché dans ses nouvelles fonctions.

C'était en principe au tour du Cap-Vert de prendre en 2018 la présidence de la Commission de la Cédéao, en vertu de l'ordre alphabétique, mais lors du sommet de l'organisation mi-décembre à Abuja, la capitale nigériane, le poste est revenu à la Côte d'Ivoire.

Parmi les motifs de cette décision ont été évoqués des arriérés de cotisations non réglés par Praia. Mais le président cap-verdien, Jorge Carlos Fonseca, avait dénoncé des "arrangements politiques" contraires selon lui aux règles de l'organisation. Le Cap-Vert a aussi souligné qu'il n'était pas le seul Etat membre en retard de cotisation.

La création de ce nouveau poste de ministre de l'Intégration régionale est un désaveu du chef de la diplomatie du pays, Luis Filipe Tavares, a estimé sur Facebook l'ancien Premier ministre José Maria Neves.

"Le Premier ministre n'a pas eu le courage de blâmer le ministre des Affaires étrangères pour la défaite de la candidature du Cap-Vert à présidence de la Commission de la Cédéao et, maintenant, il lui retire le dossier", a déclaré M. Neves.

Pour l'un des dirigeants de l'opposition, Antonio Monteiro, cette nomination vient trop tard. "C'est comme placer des serrures sur les portes quand la maison a été cambriolée", a-t-il dit, citant un dicton.

Créée en 1975, la Cédéao, mosaïque de pays francophones, anglophones et lusophones comptant aujourd'hui plus de 330 millions d'habitants, vise une intégration économique accrue entre ses membres.

Mais les responsables cap-verdiens regrettent que l'archipel, ancienne colonie portugaise, ne pèse guère au sein du bloc régional malgré son image de "modèle de démocratie" africaine, dans une zone souvent troublée.

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