“Que n’avons-nous pas vu ? Déjà la veille, le 20 janvier, en pleine journée, les barrières ont été érigées pour fouiller les véhicules et vérifier les identités de passagers. Nous sommes dans une prison à ciel ouvert ?“, s'est interrogé le cardinal devant des journalistes à Kinshasa.
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“Comment peut-on tuer des hommes, des femmes, des enfants, jeunes et vieux scandant cantiques religieux, munis de Bibles, chapelets, crucifix ? Que veut-on au juste ? Le pouvoir pour le pouvoir ou bien le pouvoir pour le développement intégral du peuple, dans la Paix, la justice et la vérité. Nous voulons que règne la force de la loi et non la loi de la force“, a-t-il poursuivi dans sa plaidorie.
Le cardinal Monsengwo a contredit le bilan des autorités selon lesquelles il n’y aurait pas eu de morts dimanche dernier.
“Nous avons encore compté des morts, des blessés, des arrestations de prêtres, des religieux et de plusieurs laïcs, des vols, des extorsions des biens des citoyens. Alors que le chef de la police avait annoncé la consigne selon laquelle il n’y aurait aucun décès , que les droits humains seront respectés. Que nenni!“ a dénoncé le prélat.
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Mgr Monsengwo avait, lors de sa précédente sortie, demandé que les“ médiocres dégagent et laissent la place“ à ceux qui peuvent diriger le pays.
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La ministre des droits humains, en visite à Paris, a promis que les responsables des bavures policières seront poursuivies en justice.
"Au-delà des condamnations, il faut que les auteurs de ces actes soient punis et poursuivis par la justice congolaise", a déclaré la ministre congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, citée par l’AFP.
Le gouvernement fait l’objet de critiques sévères de la part des leaders des églises catholiques et protestantes.
Le numéro un de l’église protestante, le pasteur François-David Ekofo a, lui, demandé que "l’on sache passer le bâton comme dans une course de relais pour que tout le pays gagne".
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Le président Kabila, au pouvoir depuis 2001, avec un mandat expiré le 19 décembre 2016, s’est maintenu au pouvoir alors que la Constitution ne l'autorise pas à se représenter parce que déjà élu par deux fois à la tête du pays.
La CENI (Commission électorale nationale indépendante) a reporté une énième fois les élections pour le 23 décembre 2018.