" En tant que membre du corps diplomatique présents lors de la messe du 12 janvier en commémoration des victimes de la violence du 31 décembre, nous applaudissons les citoyens congolais qui exercent leur droit constitutionnel de se rassembler pacifiquement pour soutenir la mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre, auquel toutes les parties ont mis leur nom ", précise le texte signé par John Murton, ambassadeur de Grande-Bretagne et Jennifer Haskell, chargée d’Affaires des Etats-Unis, tous en poste à Kinshasa.
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Pour eux, la mise en œuvre de l’Accord est en cours mais, elle est encore imparfaite.
Les deux diplomates rappellent que l’accord du 31 décembre vise à assurer le premier transfert pacifique et démocratique du pouvoir en RDC depuis l’indépendance.
" L’accord constitue la base pour y parvenir, et nous ne soutenons pas donc les écarts par rapport au calendrier électoral ou à l’Accord, notamment les appels à une ‘transition sans Kabila’ sans élections ; l’échec à mettre œuvre les mesures de décrispation ou empêcher les parties de changer leurs représentants désignés à la CENI ", préviennent les signataires du communiqué.
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L’accord engage, soutiennent-ils, toutes les parties à des élections, maintenant fixées au 23 décembre 2018. Et, la limitation du mandat selon la Constitution impose que l’investiture du nouveau président ait lieu en janvier 2019, poursuivent-ils.
Les deux diplomates soutiennent avoir été rassurés par la présidence de la RDC que les forces de sécurité ont été instruites pour protéger les droits fondamentaux des citoyens tout en maintenant l’ordre public.
"Ceux qui ne protègent pas ces droits doivent être tenues responsables au plus haut niveau", affirment les deux diplomates.
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La RDC est en crise pour la non-tenue des élections en 2016.
Les autorités ont interdit toute manifestation et les forces de sécurité ont réprimé dans le sang une marche appelée par des laïcs catholiques le 31 décembre dernier avec un bilan d’au moins six morts, selon les organisateurs et les Nations unies.
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Au cours de la répression de la marche, les forces de sécurité sont parfois entrées dans des églises où elles ont tiré à balles réelles et utilisé du gaz. lacrymogène.
Les laïcs catholiques prévoient une nouvelle marche le 21 janvier.
Le gouvernement fait l’objet de critiques sévères de la part des leaders des églises catholiques et protestantes.
L’archevêque de Kinshasa, Mgr Monsengwo, a récemment, appelé les "médiocres à dégager" et le numéro un de l’église protestante, le pasteur François-David Ekofo a, lui, demandé que "l’on sache passer le bâton comme dans une course de relais pour que tout le pays gagne".
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Le président Kabila, au pouvoir depuis 2001, avec un mandat expiré le 19 décembre 2016, s’est maintenu au pouvoir alors que la Constitution ne l'autorise pas à se représenter parce que déjà élu par deux fois à la tête du pays.
La CENI (Commission électorale nationale indépendante) a, en décembre, reporté une énième fois les élections pour le 23 décembre 2018.