Parallèlement, l'Iran s'est plaint auprès du Conseil de sécurité et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres d'ingérence des Etats-Unis dans ses affaires intérieures, tout en cherchant à minimiser le mouvement de contestation, le premier de cette ampleur depuis celui de 2009 contre la réélection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, qui avait été violemment réprimé.
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Aucune manifestation antirégime n'a été rapportée durant la journée de mercredi. Les autorités ont bloqué sur les téléphones portables les réseaux sociaux Telegram et Instagram, utilisés selon elles pour appeler à protester.
"Aujourd'hui nous pouvons annoncer la fin de la sédition", a déclaré mercredi le chef des Gardiens de la révolution, Mohammad Ali Jafari, en soutenant que le nombre de manifestants antirégime n'avait "pas dépassé les 15.000 sur l'ensemble du pays".
"Un grand nombre de fauteurs de troubles, au centre de la sédition, ont reçu une formation de la contre-révolution", a-t-il dit en référence aux Moudjahidine du peuple, principale formation de l'opposition en exil. Ceux-ci "ont été arrêtés et il y aura une action ferme contre eux".
Le général Jafari a également fait valoir que des milliers de personnes avaient été "entraînés" par les Etats-Unis pour "fomenter des troubles en Iran".
Le numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a lui accusé les "ennemis" de l'Iran de porter atteinte au régime, sans les nommer, alors que le président Hassan Rohani a lui parlé d'une "petite minorité" de contestataires.
M. Rohani a en outre demandé à son homologue français Emmanuel Macron de prendre des mesures contre les activités des Moudjahidine, basés en France, selon la TV d'Etat.
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- Nouvelles manifestations pro-régime jeudi -
La classe politique en Iran -réformateurs comme conservateurs- s'est positionnée contre les violences lors des manifestations, tout en soulignant la nécessité de trouver une solution aux problèmes économiques, principalement le chômage qui atteint 30% chez les jeunes.
Mercredi lors d'une massive mobilisation prorégime, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays pour apporter leur soutien aux leaders religieux.
Munis de banderoles dénonçant les "fauteurs de troubles", les manifestants ont repris des slogans en faveur du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, et crié "Mort à l'Amérique" ou "Mort à Israël".
La télévision d'Etat a montré des images en direct de manifestations massives. "Nous offrons à notre guide le sang qui coule dans nos veines", ont scandé les participants.
D'autres manifestations pro-régime sont prévues jeudi à Ispahan et Machhad.
Seules quelques petites protestations sporadiques en province ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et impossibles à vérifier, contrastant avec les précédentes nuits de contestation contre l'austérité économique et le pouvoir.
Les troubles, partis le 28 décembre de la deuxième ville d'Iran Machhad avant de se propager, ont été marqués par des violences et des attaques contre des biens publics, pouvoir ou médias mettant en cause des "contre-révolutionnaires" basés à l'étranger, mais aussi les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, rivale de l'Iran au Moyen-Orient.
Durant les importantes protestations de jeudi à lundi soir, 21 personnes ont péri -en majorité des manifestants- et des centaines ont été arrêtées, dont 450 à Téhéran.
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- 'Interventions' américaines -
A Téhéran, beaucoup d'habitants interrogés par l'AFP ont dit comprendre les motifs socio-économiques des protestations mais ont dénoncé les violences et les critiques américaines.
"L'administration américaine actuelle a franchi toutes les limites en enfreignant les règles et les principes du droit international régissant la conduite civilisée des relations internationales", a affirmé le représentant iranien à l'ONU, Gholamali Khoshroo, dans une lettre rendue publique mercredi par la mission diplomatique iranienne auprès des Nations unies.
"Au cours des derniers jours, l'administration américaine dirigée par le président américain a augmenté ses interventions d'une manière grotesque dans les affaires intérieures de l'Iran sous prétexte de fournir un soutien à des manifestations sporadiques", a-t-il souligné en reprenant l'argumentation de Téhéran d'une contestation ourdie de l'étranger.
Depuis le début de la contestation, M. Trump a pris fait et cause pour les protestataires et a condamné le régime. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a demandé des réunions d'urgence du Conseil de sécurité et de celui des droits de l'Homme sur l'Iran.
Et un haut responsable de l'administration américaine a affirmé que "toutes les possibilités étaient examinées" concernant des sanctions américaines contre des organisations et des personnes en Iran susceptibles d'être visées pour des "infractions" aux droits de l'Homme, des actes de censure ou l'entrave à la liberté de rassemblement.
Contrastant avec la position américaine, les pays européens ont réagi avec prudence aux protestations, exprimant leur "préoccupation" et appelant au "dialogue".
A Beyrouth, Hassan Nasrallah, le chef du mouvement libanais Hezbollah financé par Téhéran, a affirmé que les "espoirs de Trump ont été déçus, tout comme ceux des Israéliens et des responsables saoudiens qui pariaient sur des protestations plus importantes qui provoqueraient la chute du régime en Iran".
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Le président américain Donald Trump, qui a fait du régime iranien sa bête noire, n'a eu pour sa part de cesse de soutenir les protestations et de condamner le pouvoir à Téhéran.
L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a demandé des "réunions d'urgence du Conseil de sécurité à New York et du Conseil des droits de l'Homme à Genève" sur l'Iran.
Durant les importantes protestations qui ont touché de nombreuses villes de jeudi à lundi soir, 21 personnes ont péri -en majorité des manifestants- et des centaines de personnes ont été arrêtées dans le pays, dont 450 à Téhéran. Des voitures et des bâtiments officiels ont été entre autres attaqués ou incendiés.
Dans les rues de Téhéran, beaucoup d'habitants interrogés par l'AFP ont dit comprendre les motifs socio-économiques des protestations, alors que le taux de chômage s'élève à 30% chez les jeunes. Mais ils ont condamné les violences.
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Avec AFP