En visite au Vietnam, le chef d'état-major des armées des Etats-Unis (Chairman of the Joint Chiefs of Staff) a rencontré le chef d'état-major de l'Armée populaire du Vietnam, Do Ba Ty.
Le général Martin Dempsey a entamé jeudi des discussions historiques avec les fonctionnaires du Parti communiste vietnamien, dans le cadre d’un ultime effort des deux anciens ennemis pour renforcer leurs liens.
Le général Dempsey devait également conférer à Hanoi avec le Premier ministre Nguyen Tan Dung et le ministre de la Défense, Phung Quang Thanh. Devant la presse, il a qualifié sa visite de « l'un des points forts » de sa carrière. C'est la première fois depuis 1971, qu’un militaire américain de ce rang visite le Vietnam.
Selon le ministère vietnamien de la Défense, les discussions devaient porter sur le renforcement de la coopération militaire, avec un accent sur la sécurité maritime, les opérations de recherche et sauvetage et autres mesures visant à surmonter les séquelles de la guerre.
Si le commerce entre les deux pays a prospéré depuis la normalisation des relations en 1995, les relations militaires restent entravées par un embargo américain sur les ventes d'armes létales au Vietnam. Les média américains ont spéculé sur le fait que les Etats-Unis pourraient bientôt lever l'interdiction, imposée durant la guerre qui a pris fin en 1975.
Cette coopération accrue en matière de défense intervient alors que Hanoi est impliqué dans une vive dispute avec Beijing sur ses activités en mer de Chine méridionale. En début d’année, la Chine a installé une plate-forme pétrolière dans la zone contestée par le Vietnam. La plate-forme a été enlevée par la suite, mais l’incident a suscité une vive rancune au Vietnam.
Durant sa visite, le général Dempsey fera également escale à l’ancienne base aérienne américaine de Danang. Les efforts se poursuivent pour éliminer des restes nocifs de l'Agent orange, un défoliant pulvérisé par les avions américains pendant la guerre pour éliminer la végétation dense des jungles vietnamiennes de manière à réduire les risques d’embuscades.
Selon Hanoi, au moins trois millions de Vietnamiens ont été affectés par ces produits chimiques, et un million de personnes souffrent encore de problèmes de santé liés au recours intensif à cet herbicide.