Idriss Deby a obtenu 59,92% des voix, suivi par le chef de file de l'opposition Saleh Kebzabo (12,77% des suffrages) et de Laoukein Kourayo Médard (10,61%), le maire de la capitale économique Moundou, selon les résultats proclamés par le Conseil.
Le Conseil a rejeté la demande d'annulation du scrutin introduite par huit candidats. "Le recours doit être individuel, un recours collectif ne peut être recevable", a déclaré le président de l'institution, Nagoum Yamassoum.
Nagoum Yamassoum président du conseil constitutionnel donne les raisons du rejet de cette requête au micro de André Kodmadjingar.
Avant même la publication de ces résultats, huit candidats dont le chef de l'opposition avaient accusé le pouvoir de fraude, estimant qu'aucun candidat "ne peut l'emporter au premier tour" au vu des résultats dont ils disaient disposer. Ils avaient qualifié la réélection de M. Déby de "hold-up électoral", et ont demandé le 29 avril au Conseil constitutionnel l'invalidation du scrutin.
Dès la publication des résultats par le Conseil, six candidats de l'opposition, dont M. Kenzabo, ont appelé dans un communiqué à l'organisation d'une "journée ville morte jeudi sur l'ensemble du territoire national".
Le pouvoir, qui dispose des structures d'État et d'une très large supériorité financière, a monopolisé la campagne électorale.
Il avait notamment empêché toute marche pacifique de la société civile qui réclamait une alternance politique et démocratique, n'hésitant pas à emprisonner quatre de ses leaders, qui, depuis leur libération après une condamnation à quatre mois de sursis, ont quitté le pays.
Le climat post-électoral au Tchad reste tendu, notamment en raison de la disparition d'au moins une vingtaine de policiers et militaires, selon Amnesty International, qui n'auraient pas voté pour le président et dont les familles restent sans nouvelles.
Le Tchad, qui dispose pourtant de ressources pétrolières, est l'un des cinq pays les plus pauvres au monde selon les Nations unies, et où 70 % de la population est analphabète.