Le chef de la force régionale formée pour combattre les islamistes nigérians de Boko Haram a critiqué mercredi à Niamey la lenteur de la communauté internationale à concrétiser le soutien promis.
"Tout ce que nous avons reçu ce sont des moyens de communication et onze véhicules", a déclaré le général Lamidi Adeosun lors d'une conférence de presse.
"Plusieurs engagements ont été pris par des bailleurs internationaux et les partenaires stratégiques en vue d'un soutien à la force, mais on n'a rien vu de concret sur le terrain" alors que les insurgés conservent leur capacité de nuisance notamment dans le bassin du lac Tchad, a-t-il déploré.
Le chef de la force multinationale mixte qui regroupe des soldats de pays riverains du lac (Nigeria, Tchad, Cameroun et Niger) a toutefois salué "l'étroite coordination" entre les troupes déployées sur le terrain et expliqué qu'elles ont aussi besoin "de moyens additionnels" en vue "d'améliorer leurs performances au sol".
Il s'est également entretenu avec le président Mahamadou Issoufou, selon la télévision nigérienne.
"Nous donnons le meilleur de nous-mêmes avec les moyens de nos Etats", mais "le travail serait mieux fait si nous recevons plus de soutiens" extérieurs, a-t-il assuré.
Avec 8.500 hommes, la force régionale a réussi à nettement réduire les activités militaires du groupe islamiste nigérian sans pour autant parvenir à le mettre hors d'état de nuire.
Depuis février 2015, le Niger est la proie d'assauts de Boko Haram dans le Sud-Est, proche du bastion des insurgés au Nigeria voisin.
Cette menace a été rendue plus pesante avec le départ des troupes du Tchad et du Niger des localités nigérianes de Malam Fatori et Damasack, proches du Niger, d'où elles avaient chassé les combattants de Boko Haram en mars 2015.
Après le départ des militaires, Boko Haram a réoccupé ses deux anciens fiefs. "Ces localités ne sont pas encore occupées par nos troupes", mais elles sont "sous surveillances quotidienne", a déclaré le général Adeosun.
Avec AFP