Ce texte, rédigé par le Royaume-Uni, avait été demandé par les parties libyennes lors de leur accord de cessation des hostilités à l'automne après une dizaine d'années de conflit et de lutte de pouvoirs entre l'est et l'ouest libyen.
Il prévoit la création d'une composante d'observation du cessez-le-feu d'au plus 60 membres au sein de la mission politique onusienne en Libye, la Manul.
Cette unité est distincte du mécanisme de supervision du cessez-le-feu que les ex-belligérants sont en train de créer à Syrte (centre). Elle lui apportera son aide, précise la résolution qui ne s'étend guère sur qui contrôlera le contrôle du départ des militaires étrangers et mercenaires, estimé par l'ONU à 20.000 personnes.
La résolution, obtenue par l'AFP, "salue favorablement l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020" comme le nouveau gouvernement d'union par intérim "chargé de conduire le pays vers des élections nationales le 24 décembre". Le Conseil de sécurité demande à cet égard des préparatifs "pour des scrutins présidentiel et parlementaire libres, équitables et inclusifs".
- Mercenaires -
Sur le plan sécuritaire, la résolution souligne "la nécessité de prévoir un désarmement, une démobilisation et une réintégration (dans la société) des groupes armés et de tous les acteurs armés non-étatiques, une réforme du secteur sécuritaire et la création d'une architecture de défense inclusive et responsable pour la Libye".
Le texte "demande à toutes les parties libyennes d'appliquer pleinement le cessez-le-feu du 23 octobre 2020 et appelle fermement tous les Etats membres à le respecter, y compris avec le retrait sans délai de toutes les forces étrangères et des mercenaires de Libye".
Le chiffre de 60 observateurs onusiens apparaît très en deçà de ce que voulaient à l'origine les Occidentaux qui plaidaient pour "un mécanisme robuste". L'ONU s'est cependant heurtée à l'opposition des Libyens pour une forte présence étrangère sur leur sol afin de superviser le cessez-le-feu dont ils veulent garder la maîtrise.
La présence en Libye des troupes étrangères turques et de mercenaires russes, syriens, tchadiens et soudanais, "est une grosse préoccupation", a indiqué jeudi le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Mais, a-t-il précisé, la mission des observateurs civils onusiens, non armés, "sera focalisée sur le cessez-le-feu".
Selon plusieurs diplomates s'exprimant sous couvert d'anonymat, le non-départ de Libye des troupes étrangères et de mercenaires, pourtant réclamé par les parties libyennes elles même depuis octobre, est problématique dans la perspective des élections. Les pays de la région, notamment le Niger, sont aussi inquiets à l'idée de voir des mercenaires s'éparpiller au Sahel venir alimenter une violence difficilement contrôlable.
"Les groupes affiliés à la Russie et la Russie disent +nous ne pouvons pas partir tant que les Turcs ne partent pas+. Et les Turcs disent +nous sommes là sur une base légale, nous avons été invités contrairement aux Russes+" par le précédent gouvernement siégeant à Tripoli et reconnu par l'ONU, indique un diplomate.