"Nous avions besoin de quantifier en termes financiers le problème de la faim en Afrique", a expliqué vendredi à l'AFP la coordinatrice du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour le Ghana, Vera Boohene.
"Cela nous sert à dire aux gouvernements: la malnutrition vous coûte des sommes astronomiques", poursuit Mme Boohene, prenant l'exemple du Ghana où le coût représente 6,4% de son PIB.
L'Union Africaine (UA), en partenariat avec le PAM, a commandé cette étude dans plusieurs pays en Afrique dont le Burkina Faso, Madagascar, le Malawi et le Ghana, dans le cadre de son Agenda 2063, un plan d'action sur 50 ans "pour construire une Afrique prospère et unie".
"Garantir une génération qui ne souffrirait pas de la faim demande des investissements. Le gouvernement ghanéen doit mettre en place des partenariats stratégiques avec le secteur privé", recommande la directrice de la division pour les politiques sociales à la Commission économique pour l'Afrique de l'ONU, Takyiwaa Manuh.
Au-delà du secteur médical, directement affecté par la malnutrition, l'étude intitulée "The Cost of Hunger in Africa", souligne que les conséquences s'étendent sur plusieurs générations, en diminuant la productivité dans le secteur agricole, ou chez les enfants qui ne peuvent poursuivre leur éducation.
Bien que le Ghana ait mis en place un système de sécurité sociale pour offrir des soins aux plus pauvres et que les chiffres de la malnutrition aient diminué ces dernières années, le PAM estime que dans les provinces du nord, un tiers des enfants restent mal-nourris.
Avec AFP