Plus de 16.600 Malgaches ont au total été affectés, avec quelque 4.500 maisons inondées ou endommagées, a indiqué le Bureau national de gestion des risques (BNGRC). Des milliers de personnes avaient été placées préventivement dans des hébergements d'urgence. L'étendue complète des dégâts est en cours d'évaluation.
Météo-France a indiqué que Freddy s'était affaibli en traversant Madagascar et que la vitesse moyenne du vent était tombée à 55 km/h. Mais l'agence a prévenu que le cyclone allait continuer à progresser vers le continent africain. Météo-France a prévenu qu'il pourrait reprendre de la vigueur dans les eaux chaudes du canal du Mozambique.
Il devrait toucher terre vendredi dans des régions situées entre le centre et le sud du Mozambique, à plus de 500 km au nord de la capitale Maputo, et pourrait potentiellement atteindre le Zimbabwe. Le gouvernement du Mozambique a décrété l'alerte rouge et mis les services de secours en alerte.
Considéré comme un "supercyclone" par les prévisionnistes, avec des vents extrêmes à 220 km/h en moyenne et des rafales allant jusqu'à 320 km/h, il n'a toutefois pas eu d'effet dévastateur ni à la Réunion, ni à Maurice où il n'a pas touché terre.
Le cyclone, né début février à la pointe de Bali et qui a traversé tout l'océan Indien est arrivé affaibli à Madagascar avec des vents redescendus à 130 km/h en moyenne.
Freddy a finalement frappé Madagascar mardi à 19H20 heure locale (16H20 GMT), atterrissant pour la première fois à environ 500 km de la capitale Antananarivo, dans la région de Mananjary, ville côtière de 25.000 habitants qui avait déjà été largement détruite l'an dernier par le cyclone Batsirai, lequel avait fait plus de 120 morts.
Mercredi à Mananjary, des habitants ramassaient des planches éparpillées ça et là dans les rues. Des morceaux de leur maison qu'ils comptent utiliser pour reconstruire, ont-ils expliqué joints par l'AFP au téléphone. Beaucoup d'habitations ont perdu leur toit.
Sacs de sable
Avant l'arrivée de la tempête, les Malgaches, habitués des cyclones, avaient pourtant lesté les toits avec des sacs de sable, comme ils le font avant chaque nouvel épisode de ce type. Mais les vents ont parfois été plus forts. Les écoles sont restées fermées dans plusieurs provinces, tout comme les transports publics.
"Il y a principalement des dommages liés au vent à l'atterrissage. Nous sommes toujours en train de les évaluer", a expliqué à l'AFP, Faly Aritiana Fabien, du BNGRC.
Les récoltes aussi ont été violemment secouées et le pays, parmi les plus pauvres au monde, craint déjà une pénurie de riz et de fruits.
Selon les représentants d'ONG sur place contactés par l'AFP, "les dégâts ne sont pas aussi importants que ceux du cyclone Batsirai". Et selon le dernier bulletin de Météo-France mercredi après-midi, "les conditions météorologiques continuent de s'améliorer progressivement sur Madagascar".
"Après son atterrissage, le système devrait s'affaiblir sur les terres d'Afrique australe mais continuera à représenter une sérieuse menace pluvieuse" au Mozambique mais aussi au Zimbabwe et en Afrique du Sud, avec des risques d'inondations, a expliqué à l'AFP Sébastien Langlade, responsable de la prévision des cyclones chez Météo-France pour l'océan Indien.
Une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l'océan Indien pendant la saison cyclonique, qui s'étend de novembre à avril.
Madagascar avait déjà été frappée par une puissante tempête tropicale en janvier qui avait fait une trentaine de morts. Le pays est par ailleurs en proie à une sécheresse extrême dans une vaste zone du Sud, qui engendre malnutrition aiguë et poches de famine.