Dimanche, le choc de conférence Est Boston-Miami a été le deuxième match reporté par la Ligue, après Houston-Oklahoma City du 23 décembre.
Comme les Rockets à ce moment-là, le Heat n'a pas eu assez de joueurs à aligner, la Ligue imposant qu'il y en ait au minimum huit par effectif. La mise en quarantaine de l'arrière Avery Bradley après un test "non concluant" a de facto obligé la plupart de ses coéquipiers à en faire de même, selon le protocole imposé.
Les Celtics, eux, avaient pile huit joueurs opérationnels, malgré les absences de Jayson Tatum et Jaylen Brown, testés positifs, et de cinq autres joueurs, cas contacts potentiels.
Le processus de traçabilité dira combien devront continuer à rester isolés, la durée allant d'une à deux semaines selon qu'ils aient contracté le virus ou simplement été exposés. De quoi bouleverser le calendrier des Celtics et du Heat, mais aussi des Sixers de Philadelphie, au sein desquels cinq joueurs, dont la star Joel Embiid, sont en quarantaine pour avoir été cas contacts de Seth Curry, testé positif.
- Pas d'interruption prévue -
Il n'y a pas que ces clubs qui sont affectés par les absences dues au Covid-19. Washington (Bradley Beal, meilleur marqueur du championnat, qui a été en contact étroit avec Tatum lors de leur match vendredi soir), Denver (Michael Porter Jr), Dallas (Josh Richardson), Memphis (Jonas Valanciunas) le sont notamment aussi.
"Les chiffres grimpent. C'est la réalité. Nous nous engageons à poursuivre le travail, nous le faisons avec les meilleures connaissances scientifiques dont nous disposons et dans le respect des protocoles. Mais au final, nous ne contrôlons rien", a déploré l'entraîneur de Miami Erik Spoelstra.
La NBA a assuré qu'elle n'avait pas l'intention de suspendre la saison. "Nous avions prévu qu'il y aurait des reports de matches et avons planifié le calendrier en conséquence. Il n'est pas prévu d'interrompre le championnat et nous continuerons à être guidés par nos experts médicaux", a déclaré son porte-parole Mike Bass sur ESPN.
La saison actuelle a débuté 71 jours à peine après le sacre des Lakers aux dépens du Heat, dans la bulle hermétique de Disney World où s'était fini sans accroc le dernier championnat.
Un empressement de la part de la Ligue, que celle-ci a justifié avec l'argument économique: il fallait reprendre autour de Noël, période de grosses audiences télévisées, ce qui permettait aussi de planifier 72 matches (au lieu de 82) et des play-offs devant se finir avant les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août). Le patron, Adam Silver, a affirmé que "des dizaines de milliers" d'emplois en dépendaient.
- Risques accrus de blessures -
Le revers de la médaille est sanitaire. En décidant de faire jouer les matches à domicile et à l'extérieur, en dépit d'une situation critique causée par la pandémie toujours plus galopante aux Etats-Unis, la NBA a pris le risque qu'une succession de cas positifs se produise. Au dernier recensement officiel datant du 7 janvier, il y en a eu 63 sur quelque 550 joueurs testés. Ce chiffre devrait vite augmenter.
D'autre part, la reprise précipitée du jeu s'est faite au détriment de la santé des joueurs dont le repos et la préparation ont été raccourcies. Depuis trois semaines, la liste de joueurs blessés, pour certains gravement, grossit de façon impressionnante (plus de 70).
Or, dans un effectif décimé, le risque de blessure s'accroît pour ceux qui jouent soudainement plus longtemps que d'habitude. Et il existe aussi pour ceux qui reviennent d'une période inactive résultant d'une quarantaine.
Samedi, Philadelphie, défait par Denver, avait huit joueurs inscrits sur la feuille de match. Trois d'entre eux ont passé plus de 40 minutes sur le parquet. "On ne pouvait pas faire autrement, a commenté, dépité, l'entraîneur Doc Rivers, qui aurait préféré "que le match soit reporté". "On rejoue lundi (contre Atlanta) puis mardi et jeudi (aller-retour à Miami). Cela me préoccupe."
"Nous devons lancer les joueurs sur le terrain sans les remettre en forme. Cela entraîne plus de blessures et plus d'indisponibilités", a résumé un directeur sportif sous couvert d'anonymat à ESPN.