"J'ai dit au président directement que je pensais que son discours n'était pas seulement facteur de division mais était de plus en plus dangereux", a indiqué A.G. Sulzberger dans un communiqué confirmant cette rencontre tenue le 20 juillet à la demande de la Maison Blanche.
"Je l'ai imploré de revenir sur ses vastes attaques contre le journalisme, que je pense être dangereuses et nuisibles pour notre pays", a ajouté M. Sulzberger.
M. Trump avait tweeté sur cet entretien plus tôt dimanche, évoquant "une très bonne et intéressante rencontre".
"Avons passé beaucoup de temps à parler des vastes quantités de Fake News qui sont publiées par les médias et comment ces Fake News se sont métamorphosées en une phrase, 'Ennemi du peuple'. Triste!", avait-il ajouté, sans fournir d'autres détails.
Les médias généralistes dans leur ensemble, qu'il appelle régulièrement "Fake News Media" (les médias des fausses informations) lorsqu'ils ne lui sont pas favorables, sont attaqués sans relâche par le président y compris le New York Times.
Le journal, l'un des plus prestigieux des Etats-Unis, a expliqué dans un communiqué que M. Sulzberger et James Bennet, responsable de la page éditoriale du NYT, s'étaient rendus à la Maison Blanche pour ce qui devait être une rencontre confidentielle.
"Mais avec le tweet de M. Trump ce matin, la rencontre a été placée dans le domaine public, donc A.G. a décidé de répondre à la description de leur conversation, d'après ses notes et celles de James", a précisé le NYT.
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"Mon objectif principal en acceptant cette rencontre était de soulever mes inquiétudes au sujet de la rhétorique anti-presse extrêmement troublante du président", a expliqué celui qui a succédé début 2018 à son père Arthur Ochs Sulzberger comme directeur de la publication du NYT.
"Je lui ai dit que bien que l'expression 'Fake News' soit fausse et nuisible, j'étais beaucoup plus préoccupé par sa qualification des journalistes d+'ennemis du peuple+", a-t-il rapporté.
"Je l'ai prévenu que ce langage incendiaire contribuait à une augmentation des menaces contre les journalistes et allait inciter à la violence", a poursuivi Arthur Gregg (AG) Sulzberger, 37 ans, précisant avoir également insisté sur le fait que "c'est particulièrement vrai à l'étranger".
"La rhétorique du président est utilisée par certains régimes pour justifier des répressions d'ampleur contre les journalistes", a-t-il dénoncé. "Je l'ai prévenu que cela mettait des vies en danger, que cela nuisait aux idéaux démocratiques de notre nation et que cela affectait l'un des plus grands domaines d'influence de de notre pays: l'engagement pour la liberté d'expression et la liberté de la presse".
Avec AFP