Le dollar est passé quelques instants lundi au dessus du seuil d'un euro, le billet vert profitant de la détermination de plusieurs membres de la Réserve fédérale américaine (Fed) à resserrer leur politique monétaire.
Alors que l'économie européenne va souffrir du bond des prix de l'énergie, ce qui va limiter la marge de manœuvre de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre, l'euro et la livre se repliaient. L'euro perdait vers 08H50 GMT (10H50 à Paris) 0,29% à 1,0008 dollar, après avoir reculé à 0,9990 dollar, et la livre 0,24% à 1,1801 dollar, après avoir sombré à 1,1782 dollar, des niveaux plus vus depuis mi-juillet.
L'euro s'approche de son plus bas de l'année, à 0,9952 dollar. Si la devise unique européenne repasse sous ce seuil, elle évoluera à un taux plus observé depuis 2002, l'année de sa mise en circulation.
Côté américain, si certains cambistes avaient parié que la Fed allait ralentir le rythme de ses hausses, plusieurs responsables de l'institut monétaire se sont efforcés de les convaincre que la montée des taux allait se poursuivre.
"Une nouvelle occasion de la Fed pour convaincre le marché sera le symposium de Jackson Hole" en fin de semaine, commente Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank.
Lors de cette réunion des banquiers centraux, le patron de la Fed s'exprimera vendredi.
Côté européen, "l'Europe se prépare à une nouvelle fermeture du gazoduc Nord Stream 1 plus tard dans le mois", rappelle à l'AFP Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Le géant gazier Gazprom a averti que les livraisons de gaz seraient interrompues pour "maintenance" du 31 août au 2 septembre, au risque de raviver la peur d'une pénurie en Europe, où la Russie est accusée de chantage énergétique.
Résultat, le cours du gaz européen (contrat à terme du TTF néerlandais) est reparti en flèche et a atteint lundi 292,995 euros le mégawattheure (MWh), s'approchant des records historiques atteints dans les premiers jours de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.