Le FIMA, qui se tient habituellement tous les deux ans sur les rives du fleuve Niger, à Niamey, subit depuis longtemps des pressions des islamistes.
Sa 10e édition, en 2015, avait été reportée à la veille de sa tenue par les autorités nigériennes qui redoutaient une attaque jihadiste dans la capitale.
L'édition 2013 du FIMA s'était déjà tenue sous haute surveillance avec la menace d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Sa délocalisation à Dakhla vise à soutenir le "processus d'intégration économique du Maroc en Afrique de l'Ouest" où "les industries culturelles occupent une place importante", a expliqué au cours d'une conférence de presse l'organisateur du festival, le créateur Alphadi, internationalement renommé.
Il a également noté les efforts du royaume qui "accompagne" depuis son lancement en 1998 le FIMA "dans son combat pour une Afrique positive".
Quelque 30.000 visiteurs sont attendus à Dakhla pour le FIMA qui propose des regards croisés entre les créateurs africains et occidentaux.
Cette édition, qui marquera les 20 ans du festival, est placée sous le signe de "l'intégration africaine par le renforcement de la coopération Sud-Sud".
Outre le défilé de mode, des conférences, des expositions artistiques, des concours de top-models et de jeunes créateurs sont au menu du festival. Des concerts de stars locales de la musique et internationales, dont le groupe ivoirien Magic System, sont également à l'affiche.
Malgré son prestige, le FIMA est toujours controversé au Niger, pays majoritairement musulman.
En 2000, les locaux d'Alphadi avaient été vandalisés par des militants islamistes hostiles à "l'image" de la femme véhiculée par le FIMA et à sa façon de les habiller. Alphadi avait même reçu des menaces de mort.
En 2011, à deux mois du défilé, ses ateliers avaient été complètement ravagés par un mystérieux incendie.
Mais Alphadi ne désarme pas. En 2016 il a été nommé "Artiste pour la Paix" par l’UNESCO.
Avec AFP