L'ambassadeur Oyono Ndong Mifumu a affirmé que le procès faisait partie de ce qu'il a qualifié "vaste complot".
"Il s'avère que nous sommes devant une réelle volonté de nuire à l'image de la Guinée équatoriale en tant qu'État et à ses représentants", a déclaré lors d'une conférence de presse M. Mifumu, ambassadeur parlant de "vaste complot" et de "vaste opération de diabolisation".
Promu fin juin 2016 au poste de vice-président par son père Teodoro Obiang, qui dirige la Guinée équatoriale depuis 1979, Teodorin Obiang est poursuivi pour blanchiment d'abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d'abus de confiance et de corruption.
Il encourt jusqu'à dix ans d'emprisonnement et une amende qui pourrait atteindre quelque 50 millions d'euros, mais conteste les infractions qui lui sont reprochées.
L'affaire Teodorin Obiang est la première des procédures dites de "biens mal acquis" - portant sur les conditions d'acquisition de riches patrimoines en France par plusieurs dirigeants africains - à atteindre le stade du procès.
Teodorin Obiang possède notamment un appartement avenue Foch, dans l'un des quartiers les plus riches de Paris, aux robinets recouverts de feuilles d'or et dont le garage est rempli de voitures de luxe (Porsche, Ferrari, Bentley, Bugatti) et un yacht d'une valeur estimée à 100 millions de dollars.
"Ce dossier est vide", a tonné l'ambassadeur dénonçant une "instrumentalisation de la justice française" par les "soi-disant" ONG Transparency International et Sherpa, parties civiles dans cette procédure.
L'avocat de la Guinée équatoriale, Me Jean-Charles Tchikaya, a précisé que son pays avait engagé une procédure devant la Cour de justice internationale, contestant la légitimité de la France à juger Teodorin Obiang.
Il estime que la justice française "viole le droit international" et que cette procédure est "on ne peut plus ubuesque".
Selon Miguel Oyono Ndong Mifumu, cette affaire risque d'avoir "des conséquences sur les relations bilatérales" entre son pays et la France.
Citant des entreprises françaises présentes en Guinée équatoriale comme Bouygues, Total, Vinci ou Accor, l'ambassadeur a déclaré: "tout ce monde-là est inquiet".
"On veut remettre tout ça en cause à cause d'un vieil immeuble", d'une "affaire bidon", a-t-il encore dit.
Avec AFP