Sept ans après sa révolution, la Tunisie peine toujours à relancer son économie, et l'unique pays rescapé du Printemps arabe a obtenu en 2016 une nouvelle ligne de crédit auprès du FMI, d'un montant de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans, en échange d'un programme de réformes.
L'accord prévoit huit revues du Fonds pour valider son versement graduel.
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A la faveur de la relance du tourisme et du rebond de la production de phosphates -deux secteurs vitaux de l'économie--, la croissance en Tunisie "s'est raffermie pour atteindre environ 2%", s'est ainsi félicité le FMI après l'une de ces revues.
Dans un communiqué publié mercredi soir, il a également salué la loi de finances "ambitieuse" 2018 adoptée samedi soir au Parlement, qui prévoit notamment de réduire le déficit budgétaire à moins de 5%, un objectif jugé "ambitieux".
Malgré cela, l'institution de Bretton Woods a exprimé son inquiétude face à l'accentuation des "vulnérabilités macro-économiques", appellant à une "action urgente".
La dette publique continue de grimper à 70% du PIB, le déficit commercial va atteindre un niveau record "à deux chiffres", tandis que l'inflation -qui a "dépassé" 6% en novembre- affecte le niveau de vie, a-t-elle prévenu.
Le gouvernement de Youssef Chahed doit prendre "des mesures décisives", a dès lors fait valoir le FMI, en citant particulièrement "la stratégie globale de réforme de la fonction publique" et "la réduction des subventions de l'énergie".
Ces deux dossiers s'avèrent particulièrement sensibles dans un pays marqué par une grogne sociale persistante.
Adopté à une nette majorité, le budget 2018 a lui-même suscité de vives critiques au moment de sa présentation.
L'objectif de ramener le déficit budgétaire à 4,9%, contre plus de 6% en 2017, se fonde sur une prévision de 3% de croissance mais aussi sur plusieurs hausses d'impôts.
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Il instaure notamment une Contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les salaires pour sauver les caisses sociales, et augmente de 1% les taux de TVA, avec une surtaxe sur les boissons alcoolisées ou encore les produits de beauté.
Certains droits d'importations sont par ailleurs revus à la hausse afin de juguler le déficit commercial, qui pèse sur la devise tunisienne (dinar). Une taxe d'un à trois dinars est créée sur les nuitées dans les hôtels de 2 à 5 étoiles.
Avec AFP