"Le climat a été sain, les discussions très sereines et en toute transparence. (...) C'était une réunion d'apaisement", a déclaré à l'AFP le conseiller en communication de Youssef Chahed, Mofdi Mseddi.
Au terme de cette rencontre de plusieurs heures, le Premier ministre a pu réaffirmer "solennellement le soutien de l'ensemble des signataires de l'accord de Carthage", a-t-il ajouté.
Le gouvernement dit "d'union nationale" de Youssef Chahed est entré en fonctions l'été dernier après des semaines de pourparlers et la signature, sous l'égide du président Béji Caïd Essebsi, d'une feuille de route par plusieurs partis politiques, le syndicat UGTT et le patronat Utica.
De vives tensions sont toutefois apparues fin février à l'occasion d'un remaniement marqué par un changement de titulaire au poste stratégique de ministre de la Fonction publique: un dirigeant de l'Utica, Khalil Ghariani, devait y remplacer Abid Briki, un ex responsable de l'UGTT.
Face à la polémique, M. Ghariani a renoncé, avant que M. Chahed n'annonce la suppression pure et simple de ce ministère, désormais géré directement par ses propres services.
Alors que les ministres entrants feront l'objet vendredi prochain d'un vote de confiance au Parlement, la réunion de samedi a porté sur "les grandes réformes, l'apaisement social, la relance économique", a encore précisé le conseiller du chef du gouvernement.
Si la Tunisie, unique pays rescapé du Printemps arabe, a réussi sa transition politique, elle reste engluée dans la morosité économique et sociale six ans après sa révolution.
"Nous avons un défi socio-économique à réussir pour renforcer et ancrer définitivement cette expérience démocratique", a répété samedi Youssef Chahed dans un entretien à TV5 Monde.
Il a cité "quatre réformes essentielles" à mener en 2017, sur "la sécurité sociale, la fonction publique, le financement de l'économie et la restructuration des entreprises publiques".
"La Tunisie est un pays capable de faire une croissance à deux chiffres" si elle parvient à "changer le modèle de développement économique suivi depuis l'indépendance", a-t-il plaidé.
Face aux difficultés, ce pays d'Afrique du nord a dû conclure l'an dernier un nouveau plan d'aide de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans auprès du Fonds monétaire international (FMI).
Avec AFP