"Bien qu'accueillir des migrants puisse poser des problèmes et susciter potentiellement un revers politique, ceux-ci pourraient aussi être une aubaine pour les pays hôtes", affirme le FMI dans un rapport publié dans la perspective de sa réunion de printemps qui se déroulera toute la semaine prochaine à Washington.
Selon les économistes du FMI, même avec des politiques résolument actives pour intégrer davantage au marché de l'emploi les personnes actuellement marginalisées comme les femmes et les personnes âgées, les économies avancées ne pourront lutter contre la contraction continue de la population active liée au vieillissement.
Ce rapport intervient alors que de nombreux pays développés, notamment en Europe, sont confrontés à un fort sentiment anti-immigration, qui a conduit par exemple à la victoire d'une coalition de droite et d'extrême droite aux élections législatives en Italie, en mars dernier ou encore à la victoire du parti national-conservateur de Viktor Orban en Hongrie dimanche.
De l'autre côté de l'Atlantique, le président américain Donald Trump a, lui, promis de limiter l'immigration légale et de lutter contre l'immigration clandestine. Il a annoncé le déploiement de milliers de militaires à la frontière mexicaine.
Selon des estimations des Nations unies, "la population totale va se réduire dans près de la moitié des pays développés d'ici le milieu du siècle". Les travailleurs dans la force de l'âge vont devoir soutenir "en quelques décennies" près du double des personnes âgées aujourd'hui, explique le FMI dans un de "ses chapitres" analysant les tendances de la population active.
"A moins que plus de gens ne participent au marché du travail, le vieillissement de la population pourrait ralentir la croissance des économies avancées et dans de nombreux cas, compromettre la viabilité de leurs systèmes de sécurité sociale", indique le rapport.
Le FMI souligne que l'immigration "peut contribuer à des gains à long terme telle que la croissance ou la productivité".
L'institution exhorte ainsi à "repenser les politiques migratoires pour dynamiser la main d'oeuvre disponible dans les économies avancées". Et, elle prévient : "des politiques d'immigration plus restrictives exacerberaient de manière significative l'effet négatif du vieillissement de la population sur la participation" au marché du travail.
Avec AFP