L'opposant congolais Jean-Marie Michel Mokoko, 73 ans, qui purge une peine de 20 ans de prison, est rentré dimanche à Brazzaville après un mois de soins en Turquie, a appris l'AFP auprès de son avocat.
"Le général Mokoko est rentré de la Turquie et a été conduit à l'hôpital militaire de Brazzaville où j'ai pu le voir", a déclaré à l'AFP Me Yvon Eric Ibouanga.
"Il est en forme même s'il doit subir de façon régulière des exercices à cause des douleurs musculaires", a-t-il ajouté. "Nous allons formuler une demande de libération pour lui dans quelques jours", a annoncé l'avocat.
Au terme de son contrôle à l'hôpital militaire, M. Mokoko doit regagner sa cellule à la maison d'arrêt, a indiqué une source pénitentiaire.
Les autorités de Brazzaville avaient autorisé le 30 juillet l'évacuation par avion médicalisé du général Mokoko à Ankara, au terme de longues semaines de tractations.
"Envoyer le général Mokoko en Turquie pour des soins, c'est exporter la maison d'arrêt de Brazzaville à Ankara, parce que la Turquie n'est pas un modèle en matière des droits de l'Homme et des libertés fondamentales", avait alors réagi l'opposant Paulin Makaya, dirigeant du parti Unis pour le Congo (UPC).
Candidat malheureux au scrutin présidentiel en mars 2016, le général Mokoko, qui avait contesté la réélection de Denis Sassou Nguesso, a été condamné pour "atteinte à la sûreté de l'État" et "détention illégale d'armes et munitions de guerre", au terme d'un procès controversé en 2018.
Il avait été admis à l'hôpital militaire de Brazzaville le 2 juillet pour "fatigue générale et manque d'appétit", selon son avocat.
Le président Sassou Nguesso, 77 ans, qui cumule 35 ans au pouvoir, avait estimé début mai qu'il n'y avait "pas de raison" de libérer deux opposants politiques, dont M. Mokoko, pour désengorger les prisons face au coronavirus.