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Les autorités gabonaises assouplissent le confinement dans Libreville


Les rues vides de Libreville, au Gabon, le 14 avril 2020 pendant le confinement national. (VOA/Ismaël Obiang Nze)
Les rues vides de Libreville, au Gabon, le 14 avril 2020 pendant le confinement national. (VOA/Ismaël Obiang Nze)

Le confinement total de la capitale du Gabon, Libreville, et de trois communes limitrophes, mis en place il y a deux semaines pour limiter la propagation du nouveau coronavirus, va être assoupli, a annoncé lundi le Premier ministre.

Ce petit pays d'Afrique centrale ne compte officiellement que 176 cas de patients positifs au Covid-19, dont 3 décès, pour quelque 2 millions d'habitants, près de la moitié vivant à Libreville.

Fermés depuis deux semaines, certains commerces non alimentaires, comme les salons de coiffure et les garages, seront de nouveau autorisés à ouvrir, a annoncé le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale.

De même, les déplacements à l'intérieur de la capitale, jusqu'alors interdits entre les arrondissements, vont reprendre. Mais sortir du Grand Libreville --la capitale et trois communes limitrophes-- demeure prohibé, a précisé le chef du gouvernement qui veut éviter la contagion dans les autres provinces.

"Nous approchons du pic de l'épidémie qui pourrait intervenir entre la fin du mois de mai et la mi-juin 2020", a-t-il avancé.

Les écoles, les lieux de culte et les restaurants resteront fermés, et un couvre-feu entre 18H00 et 06H00 est appliqué sur l'ensemble du territoire. Le port du masque reste obligatoire.

Les frontières sont toujours fermées, sauf pour le transport de biens alimentaires importés dont le Gabon est très dépendant.

Pour expliquer ce déconfinement partiel, le Premier ministre a évoqué les "effets secondaires" des mesures prises 15 jours plus tôt: "mécontentement localisé dans certains quartiers, montée en puissance d'une criminalité opportuniste et risque de déstabilisation sociale".

"J'espère vraiment qu'ils ne vont pas prolonger ce confinement", se lamentait il y a quelques jours encore Lorcia, une Gabonaise de 35 ans lors d'une distribution alimentaire organisée mercredi par le gouvernement dans un quartier pauvre de Libreville.

Mère de cinq enfants, Lorcia vit "de la débrouille", achetant des produits au marché qu'elle revend par la suite dans la rue. "On nous demande de ne plus travailler, mais je fais comment pour nourrir ma famille ?", s'énervait la jeune femme, qui compte depuis 10 jours sur la générosité de son voisin pour survivre.

"Si le gouvernement persiste, vous allez voir la population va se soulever", lançait-elle, très remontée de ne pas avoir réussi à récupérer sa ration alimentaire.

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