Le général Diendéré a, selon des sources judiciaires, été par la suite conduit au camp de gendarmerie Paspanga, près du centre-ville.
Sa reddition est intervenue au bout de deux jours de négociations des autorités burkinabè avec la représentation du Vatican.
Selon Me Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai citoyen et de la coordination des organisations de la société civile du Burkina, le Vatican a obtenu, du gouvernement burkinabé, des garanties de sécurité par rapport à l'intégrité physique du général Diendéré.
"Je pense que le Vatican ayant déjà été échaudé par l'affaire du général Guéï en Côte d'Ivoire, il était tout à fait normal que des garanties de sécurité par rapport à l'intégrité physique du général Diendéré soient données par le gouvernement burkinbè," a déclaré Me Kam.
Selon lui, le général putschiste pourrait être inculpé pour "atteinte à la sûreté de l'Etat avec comme infractions le complot et la trahison". Il risque au moins 20 ans de prison ou un emprisonnement à vie, soutient Me Kam.
La plus grande partie des éléments de la garde présidentielle ont été affectés dans d'autres unités de l'armée. Ceux qui ont été impliqués dans le putsch pourront faire l'objet d'enquête et de poursuites.
Selon Me Kam, le Burkina peut maintenant se tourner vers les élections et son avenir.
Une autre figure du coup, le lieutenant-colonel Mamadou Bamba, qui avait lu, ahuri, les communiqués des putschistes à la télévision, s'est lui aussi rendu dans la matinée tandis que la veille, six officiers ayant participé au coup de force avaient été arrêtés.
Pour Me Guy Hervé Kam, de l'organisation de la société civile Balai citoyen, "c'est un soulagement que toute cette histoire se termine par la reddition du général Diendéré. C'est une ouverture pour la justice qui peut juger les crimes commis pendant le putsch mais aussi tous ceux dans lequel ce général a pu être impliqué", sous le régime de Blaise Compaoré.
- Les ex-RSP rejoignent l'armée -
Le général Diendéré avait pris les rênes du pouvoir au Burkina Faso le 17 septembre, au lendemain de la prise d'otage du président et de ministres de transition par le RSP. Il a rendu le pouvoir au président Michel Kafando le 23 septembre, après le constat d'échec du putsch face à une forte mobilisation populaire.
Du côté du RSP, au moins 800 à 900 des 1.300 hommes de cette unité d'élite avaient déjà rejoint leur nouvelle affectation jeudi après-midi, selon une source de l'état-major.
Les soldats de l'ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, dissoute le 25 septembre par le gouvernement, avaient jusqu'à vendredi pour se présenter dans une caserne ou à leur nouveau poste sous peine de sanction.
Par ailleurs, certains "irréductibles et meneurs" étaient recherchés par la justice, a ajouté cette source.
Au lendemain de la visite de la caserne putschiste Naaba Koom II par le président Michel Kafando, l'arrestation en douceur du général putschiste semble être le dernier épisode de la crise burkinabè. Symptôme de l'amélioration de la situation, le président Kafando s'est envolé pour l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
La vie reprenait son cours dans la capitale où un important dispositif militaire était encore déployé à certains endroits stratégiques de la ville et alors que le couvre-feu (23h-530) reste toujours en vigueur.
La veille, le président Kafando avait estimé qu'une "page était tournée" et promis de fixer une nouvelle date des élections après concertation avec toutes les parties concernées.
Initialement prévu le 11 octobre, le scrutin présidentiel et législatif devait mettre fin à la Transition ayant suivi l'insurrection d'octobre 2014, qui avait chassé Compaoré du pouvoir après 27 ans à la tête du pays.