"Le président de la République a accepté la démission présentée par le Premier ministre Jean Ravelonarivo", indique un décret signé par le chef de l'Etat.
"Jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement, les membres du gouvernement démissionnaire assurent l'expédition des affaires courantes", ajoute le texte, lu devant la presse par le secrétaire général de la présidence, le général Roger Ralala.
La présidence n'a donné aucune explication officielle sur la raison de cette démission en bloc, qui n'entraîne pas d'élections anticipées. Elle n'a pas non plus indiqué la date de la formation du nouveau gouvernement.
Depuis plusieurs semaines, la presse malgache faisait état d'un conflit entre le Premier ministre, en poste depuis janvier 2015, et le chef de l'Etat.
Lundi, ce dernier avait notamment reproché à ses ministres, sans les nommer, d'être responsables des difficultés que connaissent les habitants de la Grande Ile, après une manifestation des résidents d'un quartier de la capitale, à propos de la dégradation de la route qui mène chez eux.
L'état déplorable de la chaussée dans la capitale malgache, l'insécurité et les trafics en tout genre ternissent l'image du président, à deux ans de la fin de son mandat.
Jeudi, Jean Ravelonarivo avait cependant nié tout conflit avec Hery Rajaonarimampianina, affirmant entretenir de bonnes relations avec lui.
Madagascar, île de l'océan Indien, a connu une forte instabilité politique de 2009 à 2013.
En 2009, le maire de l'époque Andry Rajoelina avait renversé le président Marc Ravalomanana. Andry Rajoelina avait ensuite dirigé un régime "de transition" et il avait fallu attendre fin 2013 pour trouver une sortie de crise, avec l'organisation d'une élection présidentielle remportée par Hery Rajaonarimampianina.
En mai 2015, le président avait été destitué par l'Assemblée nationale, mais la décision avait finalement été rejetée par la justice malgache.
Les donateurs internationaux, qui avaient fui en 2009, commencent tout juste à revenir, et l'économie sinistrée par les années de crise reprend de timides couleurs.
Une nouvelle période d'instabilité pourrait mettre à mal ce fragile sursaut, dans ce pays où plus de 90% de la population survit avec moins de deux dollars par jour, et qui occupe la quatrième place mondiale en terme de malnutrition chronique.
Avec AFP