"Il faut savoir que sur une période de dix ans, la masse salariale (des fonctionnaires) a augmenté de 700%. Aujourd'hui, nous devons collectivement consentir des sacrifices pour espérer redresser les finances de l'État et préserver les acquis sociaux", a expliqué jeudi soir M. Fadoul, au cours d'une conférence de presse consacrée à la paye des fonctionnaires de janvier, qui suscite inquiétudes et rumeurs à N'Djamena.
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"L'immobilisme et le populisme ne font qu'aggraver la situation. En clair, si rien n'est fait, le Trésor public ne pourra même plus payer les salaires, quel que soit le gouvernement ou le ministre en place", a-t-il mis en garde, tout en assurant que les salaires de janvier seront bien payés.
Le Tchad, où près de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, traverse depuis deux ans une sévère récession économique, conséquence de la chute des prix du baril en 2014. L'Etat a imposé des mesures d'austérité drastiques, qui suscitent une forte grogne sociale.
La nouvelle loi de finances 2018 prévoit néanmoins une réduction de 50% des primes de certains salariés du secteur public, mesure qui pourrait toucher les enseignants et sera appliquée dès ce mois de janvier, selon le ministre.
Le Trésor public n'a aucun moyen de supporter une masse salariale de 380 milliards FCFA (580 millions d'euros) par an, et il s'est endetté, de 2014 à 2017, à hauteur de 800 milliards FCFA (1,2 milliard d'euros) auprès des banques commerciales pour payer les fonctionnaires, a souligné le ministre, révélant qu'une échéance de 54 milliards FCFA (plus de 82 millions d'euros) n'a pu être honorée auprès des banques pour le mois de janvier en cours.
Avec AFP