"La marche de la société civile prévue le 25 janvier est strictement interdite sur l'ensemble du territoire national", a indiqué le ministère de l'Intérieur et de la sécurité dans un arrêté, rendu public dans la nuit sur les ondes de la radio nationale.
"Les forces de défense et de sécurité sont tenues de veiller à l'application de cette décision", a souligné le ministère. L'interdiction a été relayée par SMS aux utilisateurs de téléphone portable.
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Prévue de longue date par des organisations de la société civile, la marche du 25 janvier vise à protester contre les mesures d'austérité et la hausse du prix du carburant, dans un contexte de sévère récession économique depuis deux ans.
"Nous considérons cette interdiction comme arbitraire, irrégulière et injuste", a réagi à l'AFP le secrétaire général de la Convention tchadienne pour La Défense des droits de l'homme (CTTDH), Mahamat Nour Ahmed Ibedou.
"Cette interdiction aurait dû nous parvenir six jours après le dépôt de notre demande de manifestation, elle ne nous a pas été notifiée de façon formelle, pour nous elle est donc irrégulière", a poursuivi M. Ibedou, qui a réitéré l'appel à manifester.
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Huit organisations de la société civile prévoient cette marche pour protester contre "la mauvaise gouvernance, les injustices de toutes sortes et les mesures anti-sociales prises par le gouvernement".
Les mouvements de grève et de protestation sociale sont rarement autorisés au Tchad, les autorités avançant des "raisons de sécurité".
Régulièrement concernées par ces interdictions, les organisations de la société civile avaient décidé début décembre 2017 de "ne plus accepter les interdictions systématiques de (leurs) préavis de marche pacifique".
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Lundi, une grève massive des transporteurs, qui protestaient contre la hausse des carburants, a paralysé la capitale, où plus d'une centaine de personnes ont été arrêtées après des incidents.
Avec AFP