A la surprise générale, le "parrain" du Congrès des Progressistes (APC, parti au pouvoir) Bola Tinubu a retiré son soutien à son ancien allié, Akinwunmi Ambode, proposant un autre candidat pour reprendre le poste de gouverneur de la mégalopole de 20 millions d'habitants.
Ces élections sont d'autant plus importantes que Lagos est le poumon économique et l'épine dorsale du Nigeria, qui dépend de son ouverture vers son port pour ses 180 millions d'habitants.
Lors des primaires organisées mardi dans l'Etat de Lagos, Ambode a recueilli 72.901 voix, tandis que son adversaire, l’ancien ministre d’Etat Babajide Sanwo-Olu, a obtenu 970.851 voix, a révélé mercredi l'APC.
Ce score écrasant montre la toute puissance de Bola Tinubu, lui-même gouverneur de Lagos entre 1999 et 2007, et considéré comme l'un des hommes les plus riches et les puissants du Nigeria, pays où le clientélisme est roi sur la scène politique.
M. Ambode, qui avait été élu en 2015, a annoncé qu'il donnerait une conférence de presse mercredi après-midi, et l'on ignore s'il va accepter sa défaite ou choisir de se présenter à sa propre succession sous la bannière d'un autre parti, risquant de diviser et affaiblir l'APC.
La campagne électorale en amont des élections générales prévues en février et mars prochains est gangrénée par des batailles intestines, notamment au sein du parti au pouvoir.
Les alliances se font et se défont au gré des intérêts personnels et nombreux élus ont déjà fait défection pour rejoindre l'opposition du Parti Populaire Démocratique (PDP).
Le président Muhammadu Buhari est le seul candidat du parti à se présenter à la primaire pour l'élection présidentielle, tous ses adversaires ayant préféré quitter le parti plutôt que de devoir l'affronter lui et ses soutiens.
Il fait face toutefois à une forte contestation populaire au terme de son premier mandat, et présente un bilan dégradé sur le plan économique et sécuritaire.
Le week-end dernier, Ademola Adeleke, candidat du PDP au poste de gouverneur de l'Etat d'Osun, autre Etat du sud-ouest du Nigeria où M. Tinubu garde une forte influence, a refusé sa défaite, dénonçant des irrégularités dans le scrutin et un "coup d'Etat" de l'APC.
Avec AFP