Le 4 novembre, M. Hariri avait créé le choc en démissionnant de Ryad en invoquant la mainmise de l'Iran et du Hezbollah sur les affaires libanaises et leur ingérence dans les conflits de la région.
Après un séjour énigmatique en Arabie saoudite, M. Hariri est rentré mardi à Beyrouth où il a annoncé qu'il suspendait sa démission en attendant des consultations sur les questions épineuses avec le camp du mouvement armé du Hezbollah, poids lourd de la politique libanaise.
Le parti "exprime sa grande satisfaction face aux développements politiques", a indiqué un communiqué du groupe parlementaire du Hezbollah. "Le retour du chef du gouvernement, ses déclarations positives et le processus de consultations, laissent prévoir la possibilité d'un retour à la normale".
A son retour, M. Hariri a appelé à éloigner le Liban des conflits au Moyen-Orient et à adopter une "politique de distanciation", alors que le Hezbollah est notamment engagé dans la guerre en Syrie voisine aux côtés du régime.
La démission de M. Hariri avait été interprétée comme un nouveau bras de fer entre les parrains régionaux des deux camps rivaux au Liban: l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite.
Bête noire des Etats-Unis, d'Israël et de l'Arabie saoudite, le Hezbollah est le seul parti libanais à ne pas avoir déposé les armes après la fin de la guerre civile (1975-1990).
Son puissant arsenal est la principale pomme de discorde entre factions libanaises, les détracteurs du mouvement --accusé d'être un Etat dans l'Etat-- estimant qu'il s'agit d'un moyen de dicter sa volonté sur le pays.
La démission surprise M. Hariri et surtout son séjour prolongé en Arabie saoudite avaient alimenté les spéculations sur une interdiction de voyage imposée par Ryad.
Le président libanais Michel Aoun avait même accusé le royaume de le retenir "en otage", ce que M. Hariri et Ryad ont démenti.
Avec AFP.