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Le Japon fête l'ouverture de son Mondial de rugby avec une victoire


Andrey Ostrikov (centre ), tacle Asaeli Ai Valu lors du match entre le Japon et la Russie, Japon, le 20 septembre 2019
Andrey Ostrikov (centre ), tacle Asaeli Ai Valu lors du match entre le Japon et la Russie, Japon, le 20 septembre 2019

Premiers essais, premiers exploits et premiers ratés... La Coupe du monde de rugby, la première disputée en Asie, s'est ouverte sur un large succès du Japon face à la Russie (30-10), vendredi à Tokyo.

Cette victoire, assortie d'un point de bonus offensif pour les Japonais auteurs de quatre essais, avait été précédée par une brève cérémonie d'ouverture (moins de trente minutes) qui a célébré le lien entre la culture japonaise et le rugby.

La cérémonie s'est conclue avec l'apparition de l'ex-All Black Richie McCaw, qui a symboliquement ramené la Coupe William Webb-Ellis dont les deux dernières éditions ont été remportées par les Néo-zélandais.

Le Prince Akishino, membre de la famille impériale, a ensuite déclaré la Coupe du monde officiellement ouverte sur la pelouse du Tokyo Stadium, au côté du président de World Rugby.

Dans un discours bref, Bill Beaumont a souligné que les Japonais pouvaient être "fiers" du travail accompli depuis dix ans pour accueillir la Coupe du monde. Il a également demandé aux joueurs "d'inspirer une nouvelle génération".

- Succès populaire assuré -

Eclaté sur douze stades entre l'île la plus au sud (Kyushu) et Sapporo (sur l'île d'Hokkaido au nord), ce premier Mondial en Asie, loin de ses racines (Europe, Océanie), offre au rugby une opportunité de conquérir de nouveaux territoires, avant, peut-être, de s'ouvrir un jour davantage vers l'Amérique du Sud ou du Nord.

"J'espère que cette première Coupe du monde en Asie permettra au rugby de croître et que davantage de pratiquants se tourneront vers le rugby", a déclaré Siya Kolisi, premier capitaine noir de l'équipe d'Afrique du Sud.

Pour l'heure, aucun phénomène météorologique (typhon) ne menace l'archipel rompu aux désastres naturels et un tournoi qui pourrait pâtir de l'annulation de matches à enjeux. "On espère que ce ne sera pas un problème", a dit prudemment Brett Gosper, le directeur général de World Rugby.

Les menaces climatiques sont à la baisse, les perspectives économiques à la hausse: avec 260 millions de livres (293 M EUR) de revenus commerciaux attendus, le Japon devrait finalement faire mieux que l'Angleterre en 2015, jusqu'ici le Mondial le plus rentable (245 millions de livres), alors que World Rugby n'en espérait pas tant.

Entre 400.000 et 500.000 visiteurs étrangers sont attendus dans le pays, soit un peu plus qu'en Grande-Bretagne (350.000). La finale se jouera le 2 novembre à Yokohama.

Dans un pays porté par sa passion pour le baseball et ses sumotoris, les Japonais, qui se sont rués sur les billets (96% des sièges vendus), sont prêts à s'enthousiasmer pour le ballon ovale, pour peu que les "Brave Blossoms" poussent loin leur aventure.

Même s'ils ne semblent pas taillés pour prétendre au titre, les Japonais peuvent rêver d'accéder aux quarts de finale pour la première fois de leur histoire. Après leur succès sur les Russes, ils devront battre au moins deux des trois autres équipes de la poule A: l'Irlande, l'Ecosse et les Samoa.

- Les All Blacks ne sont plus seuls -

Le cercle des favoris, quasiment circonscrit aux All Blacks alors hégémoniques lors de la précédente édition en 2015, s'est élargi quatre ans plus tard.

Certes, les Néo-Zélandais, sacrés à domicile en 2011 avant de conserver leur titre quatre ans plus tard, ont quelques arguments (jeu, confiance, individualités...) pour revendiquer un 3e titre consécutif.

Mais quelques contre-performances récentes ainsi que les blessures (le deuxième ligne Brodie Retallick) ou les méformes (l'ailier Rieko Ioane) de certains joueurs-cadres jettent un doute sur leur réel potentiel.

La première partie de la réponse sera apportée dès samedi, lors du duel face aux Springboks, vainqueurs du dernier Rugby Championship, avec au passage un match nul (16-16) à Wellington le 27 juillet.

Autre prétendant déclaré, l'Angleterre, seule équipe de l'hémisphère nord titrée (2003) lors des 8 premiers mondiaux, a patiné un jeu alliant puissance, mouvement et méchanceté depuis la prise de fonction du sélectionneur Eddie Jones sur les cendres de l'élimination en poules en 2015.

All Blacks, Springboks et Angleterre... Voilà le premier peloton des favoris pour brandir la coupe dans six semaines.

Derrière ? On peut logiquement ranger l'Australie, finaliste en 2015 mais intermittente de la performance depuis, et les deux numéros 1 mondiaux de l'été, par ordre d'apparition le pays de Galles et l'Irlande.

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