"Il est décidé à ne plus manger ni boire jusqu'à ce que ses revendications soient satisfaites. C'est une grève de non-retour", a déclaré son père Ahmed Zefzafi à l'AFP.
"Il ne demande que les droits dont bénéficient les autres prisonniers: qu'on le sorte de l'isolement en cellule individuelle et le mette dans une cellule digne où il puisse voir et parler" avec les détenus, a-t-il ajouté.
Selon lui, son fils ne comprend pas pourquoi un traitement "aussi sévère" lui est réservé.
La direction de la prison Oukacha de Casablanca où il est détenu n'a fait aucun commentaire sur le sujet.
Arrêté en mai 2017 en pleine contestation sociale dans la région du Rif (nord), Nasser Zefzafi avait été condamné fin juin à 20 ans de prison pour "complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat", au terme de neuf mois d'un procès fleuve réunissant un total de 53 prévenus.
Le roi du Maroc Mohamed VI a depuis amnistié près de 190 personnes qui avaient été condamnées par différents tribunaux en lien avec le mouvement qui a agité en 2016 et 2017 le nord du Maroc, dont 11 des prévenus de Casablanca.
Nassez Zefzafi, un ancien chômeur devenu le visage de la contestation avec ses talents d'orateur, avait été arrêté après avoir interrompu le prêche d'un imam ouvertement hostile au mouvement dans une mosquée d'Al-Hoceïma, l'épicentre du "Hirak" qui a secoué la région historiquement frondeuse et marginalisée.
La contestation avait été déclenchée par la mort d'un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en octobre 2016 alors qu'il s'opposait à la saisie de sa marchandise. Au fil des mois, le mouvement a pris une tournure plus sociale et politique, appelant à davantage de développement et à la fin de la "marginalisation" de la région.
Avec AFP