Une résolution en ce sens, proposée par l'Union européenne avec le soutien des Etats-Unis, a été adoptée par le Conseil par 22 voix pour, 11 contre - dont celles de la Chine, de l'Égypte, de l'Afrique du Sud et du Ghana - et 14 abstentions, dont celles du Kenya et de la Côte d'Ivoire.
"Il est crucial que ce Conseil renouvelle pour un an le mandat" de cette Commission, bien qu'elle n'ait jamais été autorisée à se rendre sur place par les autorités burundaises, a déclaré l'ambassadeur estonien, Andre Pung, s'exprimant au nom de l'UE.
"La crédibilité de ce Conseil est en jeu", a-t-il assuré, lors de la présentation du texte, quelques minutes avant son vote.
La décision du Conseil intervient alors que la veille ce même organe de l'ONU a adopté une première résolution sur le Burundi, présentée par les pays africains avec le soutien de Bujumbura, demandant d'envoyer sur place trois experts du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.
A l'instar de la Commission, ces trois experts auront la charge de collecter des informations sur les violations des droits de l'homme au Burundi. Mais ces trois experts, contrairement à la Commission, devront "transmettre" leurs informations aux autorités judiciaires du Burundi "qui auront la charge d'établir la vérité".
Raison pour laquelle les pays occidentaux se sont opposés jeudi à la résolution africaine, estimant que "les garanties d'indépendance et d'impartialité" ne sont pas réunies au Burundi.
Le Burundi traverse une crise violente depuis la décision, en avril 2015, de M. Nkurunziza de briguer un troisième mandat controversé, obtenu en juillet de la même année.
Les violences qui ont accompagné cette crise ont fait 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG) et ont poussé à l'exil plus de 425.000 Burundais.
La Commission d'enquête, créée en septembre 2016, a exhorté début septembre la Cour pénale internationale à enquêter de toute urgence sur des crimes contre l'humanité et autres atrocités qui auraient été commis par les autorités au Burundi.
Le Burundi a notifié sa décision de se retirer de la CPI, et cette dernière a désormais jusqu'au 27 octobre pour ouvrir une enquête de son propre chef.
AVec AFP