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Le marché de l'emploi toujours difficile au Tchad


Vue d'un salon de coiffure géré par les jeunes diplômés sans emploi, à N'Djamena, le 11 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Vue d'un salon de coiffure géré par les jeunes diplômés sans emploi, à N'Djamena, le 11 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Au Tchad, la problématique d’emploi se pose avec acuité. L’intégration à la fonction publique est gelée depuis 2016 par le gouvernement. Quelques jeunes diplômés sans emploi s’organisent pour créer des petites entreprises pour leur survie.

Pendant qu’un groupe de diplômés sans emploi issu des écoles professionnelles et universitaires forme une coalition pour revendiquer leur intégration à la fonction publique, d’autres créent des petites entreprises comme ce salon de coiffure.

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"Si vous n’avez pas un handicap, il faut se battre. La fonction publique n’est pas là pour absorber tous ces jeunes qui sont formés chaque année. Il faut créer, le terrain est encore vierge au Tchad" explique Djita Magloire, diplômé de l’institut national de la jeunesse et des sports.

Il est chômeur depuis 9 ans. Fatigué d’attendre son intégration à la fonction publique, lui et cinq autres diplômés sans emploi ont monté un salon de coiffure.

Les coiffeurs en activité à N'Djamena, le 11 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Les coiffeurs en activité à N'Djamena, le 11 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Ils se fixent un pourcentage journalier qui varie entre 200 et 250 CFA selon le modèle de coiffure par client. A la fin de l’heure, le calcul est fait par le nombre de clients coiffés et chacun prend la part qui lui revient et le reste est versé dans la caisse pour renouveler le matériel et faire face à d’autres charges fixes.

Il confirme à VOA Afrique qu’il s’en sort bien avec ce métier : "les recettes varient. De lundi à jeudi c’est un peu difficile. La recette totale est 15 à 20.000 FCFA par jour".

Moïse Ndondo, diplômé en physique et chimie, gestionnaire d'un salon de coiffure, à N'Djamena, le 11 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Moïse Ndondo, diplômé en physique et chimie, gestionnaire d'un salon de coiffure, à N'Djamena, le 11 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Moïse Ndondo, un autre jeune diplômé en physique chimie, est au chômage depuis 5 ans.

Comme les autres, la porte de la fonction publique ne s’ouvre pas pour lui, alors que les Hautes autorités ont déploré l’année dernière, le faible taux des admis au baccalauréat série scientifique. Ne sachant que faire, il crée lui aussi un salon de coiffure et emploie six personnes. Il offre plusieurs services aux clients.

"Nous coiffons, nous faisons le traitement du cheveu et le soin de visage. Le métier de coiffeur est un métier rentable qui peut donner à manger à celui qui l’exerce avec professionnalisme".

Quelques coiffeurs, rencontrés tondeuses en main, se disent eux-aussi fiers d’exercer ce métier qui permet d’être autonome.

"Je me sens très à l’aise. Par exemple, le jour où on coiffe beaucoup, je rentre avec un 3000 ou 4000 FCFA. J’ai ma maman et mes cadets donc c’est avec ça que je m’occupe d’eux. Je suis coiffeur depuis 2009 et c'est avec ce petit métier que je me prends en charge ainsi que ma famille, et je suis locataire".

La tendance est à l’entreprenariat, seule possibilité d’emploi aux milliers de jeunes chômeurs. Mais, il n’est pas facile d’entreprendre au Tchad en raison de la pression fiscale et du climat des affaires.

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