Selon le président sénégalais Macky Sall et le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, 39 chefs d'Etats (sur 54 pays) se sont prononcés pour la retour du royaume chérifien au sein de l'UA.
Le Maroc avait annoncé en juillet sa volonté de réintégrer l'UA, qu'il avait quittée en 1984 pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario (soutenu par Alger) au Sahara occidental, un territoire que Rabat contrôle et considère comme partie intégrante du royaume.
Le Maroc, qui a mené ces six derniers mois une intense campagne diplomatique en Afrique sub-saharienne, ne met aucune condition à son retour au sein de l'UA, et notamment pas l'expulsion de la RASD, et s'est dit "confiant" dans cette réintégration. Mais plusieurs pays y restent notoirement hostiles, comme l'Algérie et l'Afrique du Sud, deux poids lourds du continent.
Le processus formel de réintégration, assez technique, a donné lieu à diverses interprétations.
Selon les médias marocains, qui se réfèrent le plus souvent à l'acte constitutif de l'UA (article 29), il ne nécessite qu'un vote des chefs d'Etat à la majorité simple.
Mais des responsables algériens ont affirmé à plusieurs reprises qu'il s'agit, selon eux, de l'adhésion d'un nouveau membre, l'UA ayant remplacé l'OUA en 2002, ce qui suppose un processus beaucoup plus complexe.
La présidente de la Commission de l'UA (organe exécutif de l'organisation), la Sud-africaine Nkosazana Dlamini Zuma, a par ailleurs été accusée par Rabat de vouloir freiner, voire saboter, le retour du royaume.
Dimanche, le roi Mohammed VI, qui séjourne depuis vendredi à Addis Abeba, a eu de nouveaux entretiens en tête-à-tête avec plusieurs chefs d'Etats, le président du Congo, Denis Sassou Nguesso, celui de la Guinée Équatoriale, Theodoro Obiang Nguema, et du Rwanda Paul Kagame, a rapporté l'agence de presse officielle MAP.
Il devait offrir dimanche soir "un dîner en l'honneur des chefs d'Etat et de gouvernement qui prennent part au sommet", toujours selon la MAP.
Durant le weekend, plusieurs médias marocains se sont inquiétés des "manoeuvres souterraines" en cours dans les couloirs de l'UA afin "d'introduire de nouvelles conditions" à l'adhésion du Maroc, des initiatives portées "par une minorité d'États membres". Certains de ces médias rappelaient par ailleurs le cas du Soudan du Sud, dont l'admission en 2011 avait été une simple formalité, avec un vote à la majorité simple.