Il s'agit d'une des principales révélations des "Paradise Papers", nouvelle enquête du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) et de médias partenaires, dont les quotidiens américain New York Times, français Le Monde ou britannique The Guardian.
Ces révélations s'appuient sur une fuite de documents concernant notamment le cabinet international d'avocats basé aux Bermudes Appleby, obtenus par le journal allemand Süddeutsche Zeitung.
Selon le New York Times, le ministre du Commerce de Donald Trump a réduit sa participation personnelle dans cette société, Navigator Holdings, lors de sa prise de fonctions en février, mais en contrôle toujours, via des entités offshore, 31%.
Or l'un des principaux clients de Navigator Holdings est la société russe de gaz et produits pétrochimiques Sibur, qui a contribué à hauteur de 23 millions de dollars à son chiffre d'affaires en 2016, écrit Le Monde.
Et parmi les propriétaires de Sibur figurent Guennadi Timtchenko, un oligarque proche du président russe sanctionné par le Trésor américain après l'invasion de la Crimée par Moscou, et Kirill Chamalov, marié à la plus jeune fille de Vladimir Poutine.
"Le secrétaire Ross n'a pas participé à la décision de Navigator de faire affaire avec Sibur", qui "n'était pas sous sanctions à cette époque pas plus que maintenant", a réagi le département du Commerce dans un communiqué transmis à l'AFP. Il n'a en outre "jamais rencontré les actionnaires de Sibur mentionnés", a-t-il ajouté, assurant que le ministre respectait les normes éthiques du gouvernement.
Lors de sa nomination au ministère du Commerce, pour mettre en musique le slogan "l'Amérique d'abord" de Donald Trump, Wilbur Ross avait conclu en janvier un accord avec le Bureau fédéral d'éthique du gouvernement énumérant les partenariats commerciaux qu'il entendait conserver, mais pas le détail des participations qu'il a effectivement gardées, affirme le New York Times.
Le début de mandat du président américain, un an après son élection, est toujours empoisonné par les enquêtes sur des soupçons de collusion entre son équipe de campagne et la Russie avant l'élection.
Appleby, qui se présente comme "l'un des plus grands cabinets d'avocats offshore", avait annoncé fin octobre s'attendre à voir publiées des informations financières pouvant concerner certaines des personnes les plus riches de la planète, après un "incident" informatique. Il avait précisé avoir "reçu des demandes de renseignements" de l'ICIJ, déjà à l'origine du scandale des Panama Papers.
Avec AFP