La Chine "enjoint les Etats-Unis à agir avec prudence et à adopter des décisions équitables afin de ne pas mettre en péril les échanges commerciaux bilatéraux", a insisté le ministère chinois du Commerce dans un communiqué au ton cinglant.
Le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross a annoncé mardi des mesures "préliminaires" anti-subventions, en attendant la conclusion d'une enquête qui pourrait déboucher sur des droits de douane.
Les entreprises chinoises incriminées bénéficient d'aides "allant de 16,56% à 80,97%", selon le Département du commerce américain.
Cette annonce a donné lieu jeudi à une réplique vigoureuse de Pékin.
Les Etats-Unis "sont convaincus, sans fondement, que les producteurs chinois d'aluminium et de charbon sont des +institutions publiques+ (...) tout comme les banques commerciales qui soutiennent les entreprises en leur accordant des prêts", a indiqué le ministère chinois du Commerce dans son communiqué.
Celui-ci est attribué à Wang Hejun, directeur du "Bureau des enquêtes et des aides commerciales".
D'après Pékin, Washington a "déraisonnablement" qualifié ces banques commerciales d'établissements étatiques en dépit d'une "libéralisation déjà concrétisée" du secteur bancaire chinois.
De plus, les Etats-Unis "ont entièrement ignoré les offres de coopération de la part du gouvernement et des entreprises chinoises (...) rejetant injustement sur elles la charge de prouver" leur bonne foi, déplore le communiqué.
Ces mesures "préliminaires" adoptées par les Etats-Unis font suite à l'annonce au printemps de l'ouverture d'une enquête antidumping sur les feuilles d'aluminium chinoises, qui pourrait, in fine, se traduire par l'imposition de droits de douane. La décision finale sera rendue le 24 octobre.
En 2016, les importations de feuilles d'aluminium aux Etats-Unis ont représenté 389 millions de dollars, selon le département du Commerce.
Au printemps, des groupes américains avaient fait valoir que la surproduction chinoise, alimentée selon eux par de généreuses subventions publiques, menaçait de provoquer l'effondrement de l'industrie américaine de l'aluminium --un matériau crucial pour l'armée américaine et ses équipements.
Le président Donald Trump avait promis durant sa campagne un net durcissement de la politique commerciale à l'égard de la Chine. Mais une fois à la Maison Blanche, il s'est montré prudent, misant sur une bonne relation avec le géant asiatique pour faire avancer le dossier nord-coréen.
Avec AFP