"Afin d'éviter un drame humanitaire, le gouvernement du Niger lance solennellement un vibrant appel à la solidarité nationale et internationale en vue de faire face efficacement à cette préoccupante situation", indique un communiqué lu à la télévision publique par Aïchatou Boulama, la directrice de cabinet du Premier ministre nigérien, Brigi Rafini.
"La situation fait peser des risques majeurs sur le plan sécuritaire, alimentaire et nutritionnel" et "exerce de fortes pressions sur les dispositifs de santé et d'approvisionnement en eau" potable, explique ce texte publié à l'issue d'un séjour de deux jours de M. Rafini dans la région de Diffa (Est), qui accueille ces réfugiés.
Boko Haram s'est emparé en octobre et novembre de plusieurs localités nigérianes proches du Niger, provoquant la fuite de milliers d'habitants.
Selon l'ONU, au moins 115.000 personnes sont arrivées depuis avril 2013 dans la région de Diffa, proche du Nigeria, parmi lesquels de nombreux Nigériens qui vivaient au Nigeria depuis des décennies.
L'afflux des réfugiés "perturbe" également "le système éducatif" et "35 écoles" de la zone ont déjà été fermées notamment pour des raisons de sécurité, selon ce texte.
Diffa subit en outre "un second choc" découlant d'un déficit vivrier qui affecte plus des deux-tiers de ses 606 villages, dénonce le communiqué.
La région a déjà été très fragilisée par des crises alimentaires dues à des épisodes de sécheresse et des inondations en 2012 et 2013.
Ces contextes "placent les réfugiés et les populations locales dans une vulnérabilité extrême qui réunit toute les conditions d'une crise humanitaire avérée", prévient le communiqué.
Déjà, "53% de la population est en insécurité alimentaire" et "la malnutrition sévère" frappe "23,5% des enfants" de la région, souligne-t-il.
Les autorités nigériennes et les organisations internationales ont déjà fourni de l'aide aux arrivants mais "les besoins restent encore importants", assure l'ONU.