Le déploiement de l'armée, qui doit commencer le 15 février et se poursuivre jusqu'au 31 mars, vise à enrayer les "affrontements entre éleveurs et paysans et les attaques contre des membres innocents de nos communautés par des milices armées, en particulier à Benue, Taraba et Nasarawa", a déclaré dans un communiqué un haut responsable militaire, le général David Ahmadu.
L'envoi de soldats doit également permettre de lutter contre le "banditisme armé, le kidnapping et le vol de bétail" dans les Etats de Kaduna et de Niger, ainsi que la criminalité à Kogi.
Les violences et le banditisme "se poursuivent sans répit dans ces Etats malgré les efforts des agences de sécurité pour y mettre un terme", a ajouté le général Ahmadu, chef de l'entraînement et des opérations de l'armée nigériane.
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Il n'a toutefois ni fourni de détails ni précisé les effectifs militaires qui doivent être déployés dans le centre du pays.
Selon Amnesty International, 168 personnes ont été tuées dans des violences intercommunautaires entre éleveurs et agriculteurs depuis le début de l'année, dont une centaine dans le seul Etat de Benue.
L'ONG de défense des droits de l'Homme a averti que le conflit connaissait une "escalade" en train d'échapper au contrôle des autorités nigérianes.
L'administration du président Muhammadu Buhari - peul musulman issu du Nord, comme la plupart des éleveurs - est très critiquée pour sa passivité face à la multiplication des violences contre les agriculteurs majoritairement chrétiens.
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Ce conflit pour l'accès à la terre et aux ressources, exacerbé par le réchauffement climatique et la désertification, oblige les éleveurs nomades à migrer vers le Sud pour nourrir leur bétail.
Attaques et représailles menées par des milices des deux bords ont ainsi fait des milliers de morts ces dernières années (plus de 2.500 en 2016, selon un rapport récent du International Crisis Group), en faisant le conflit actuel le plus meurtrier, devant l'insurrection du groupe jihadiste Boko Haram dans le Nord-Est.
Avec AFP